Une étude menée par le Professeur Bertran Auvert dans un bidonville d'Afrique du Sud démontre qu'un programme de circoncision à grande échelle permet de réduire de façon significative le risque d'infection par le VIH.
Les effets protecteurs de la circoncision sur la transmission du virus du SIDA étaient déjà connus mais n'avaient jamais été testés à grande échelle.
Une circoncision gratuite a été proposée aux hommes du bidonville d'Orange Farm en Afrique du Sud : plus de 20 000 circoncisions ont été réalisées.
Environ 3000 hommes ont été interrogés à la suite de cette campagne de prévention : le taux d'infection par le VIH des hommes circoncis était diminué de 57 % à 61 % par rapport aux hommes non circoncis.
Les chercheurs estiment que dans la tranche d'âge des 15-29 ans, le nombre d'infections par le VIH aurait été de 28 % supérieur si le programme de circoncision n'avait pas eu lieu.
"L'étude montre qu'il est possible d'obtenir ce résultat en seulement quelques années, y compris dans des populations où la circoncision n'est pas une pratique usuelle, comme les pays d'Afrique australe et orientale où se concentrent 50 % de l'épidémie mondiale de sida" a déclaré le Professeur Auvert.
La circoncision, qui consiste en l'ablation du prépuce, limite le contact entre le virus du VIH et les cellules du système immunitaire qui lui permettent de rentrer dans l'organisme. Etre circoncis ne veut pas dire être protégé contre le SIDA : l'utilisation des préservatifs est indispensable pour se protéger.
L'étude estime qu'un programme important de circoncision permettrait de réduire l'épidémie mondiale du SIDA d'environ 25 %. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'ONUSIDA recommande la circoncision depuis 2007.