Le réchauffement climatique détruit année après année l'habitat de l'ours blanc, menaçant sa survie. Il continue cependant d'être chassé. Les Etats-Unis et la Russie, alliance peu commune, veulent interdire le commerce de sa fourrure. L'Europe est neutre sur le sujet.
La chasse et le commerce de l'ours blanc sont toujours autorisés, au Canada notamment. 600 à 800 plantigrades sont abattus chaque année pour le commerce de leur peau, griffes, dents ou faire office de trophées pour certains chasseurs.
En Chine ou en Russie, une peau peut se vendre jusqu'à 100 000 dollars. Commerce lucratif très inquiétant, car il pourrait encourager le Canada à augmenter ses quotas de chasse.
L'ours blanc souffre déjà du réchauffement climatique. Il voit son habitat réduit à peau de chagrin, les glaces de mers où il peut chasser le phoque étant de plus en plus rares. Sa santé est également affectée par la pollution : PCB, mercure, lindane, résidus bromés, de nombreuses substances nocives sont retrouvées chez cette espèce au sommet de la chaîne alimentaire.
Le bruit des industries de forage, bases, hélicoptères, véhicules tout terrain présents sur la banquise effrait les ourses, qui fuient leur tanière en abandonnant leurs petits, dont la mortalisté est estimée à 70 %. Le rapprochement des ours polaires des villes afin de trouver de la nourriture leur apportent également leur lot de germes contre lesquels ils ne peuvent se défendre.
La population d'ours blancs est estimée aujourd'hui entre 20 000 et 25 000 individus et pourrait drastiquement diminuer ces prochaines années.
Les Etats-Unis et la Russie souhaitent interdire le commerce international des dépouilles de l'ours polaire lors de la prochaine conférence de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction).
Les 27 pays membres de l'Europe sont partagés sur le sujet et doivent se mettre d'accord d'ici la fin de la semaine. La France ne votera pas pour l'interdiction. "Transférer l'ours polaire à l'annexe I (action visant à apporter à l'ours blanc des mesures de protection, ndlr) serait sans effet sur la chasse et sur la fonte de la banquise, mais pénaliserait les Inuits qui exportent des articles d'artisanat" a déclaré la ministre de l'écologie Delphine Batho.