L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Programme de Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) soulignent dans un rapport les effets nocifs de certaines substances chimiques, présentes dans notre quotidien, sur le système endocrinien et leurs conséquences lourdes sur la santé. Les recherches vont être poussées.
Bisphénol A, phtalates, alkyphénols, certains pesticides, retardateurs de flammes... les molécules à effet perturbateur endocrinien sont présentes partout dans notre environnement.
Le système endocrinien est essentiel à une bonne santé. Il "régule la sécrétion d’hormones essentielles, par exemple, au métabolisme, à la croissance, au développement, au sommeil et à l’humeur" explique l'OMS, soulignant que les perturbateurs endocriniens peuvent perturber une ou plusieurs fonctions du système endocrinien et ainsi accroître le risque de survenue de problèmes de santé.
L'étude du PNUE et de l'OMS met en avant le lien entre l’exposition aux perturbateurs endocriniens chimiques et survenue de problèmes de santé, comme la cryptorchidie (absence d’un ou des deux testicules dans le scrotum) chez le jeune garçon, du cancer du sein chez la femme, du cancer de la prostate, de troubles du développement du système nerveux et d’un déficit de l’attention/d’une hyperactivité chez l’enfant, ainsi que du cancer de la thyroïde.
Les perturbateurs endocriniens sont partout dans l'environnement, via les effluents industriels et urbains, le ruissellement des terres agricoles et l’incinération et le rejet des déchets. Ils sont aussi présents dans certains produits de consommation courante (exemple : revêtement de boîte de conserve pour le Bisphénol A). Chacun peut y être exposé en mangeant, en buvant, en respirant des poussières, gaz ou particules dans l'air et par contact avec la peau.
"La recherche, qui a fait d’immenses progrès ces dix dernières années, a montré que les perturbations endocriniennes pouvaient être beaucoup plus étendues et beaucoup plus complexes qu’on ne le pensait" a déclaré le Professeur Åke Bergman de l’Université de Stockholm, rédacteur en chef du rapport. "Alors que la science continue à progresser, il est temps de mieux gérer les perturbateurs endocriniens chimiques et d’étudier davantage l’exposition à ces substances et ses effets sur la faune et les êtres humains" a-t-il souligné.