La pollution de l'air est problématique en France pour la santé publique. Le Comité Interministériel de la Qualité de l’Air (CIQA) a débattu hier sur les mesures à prendre pour améliorer la qualité de l'air.
La pollution de l'air est responsable de 42 000 décès prématurés en France. 12 millions de français ont vécu en 2011 dans des zones où la concentration de particules fines dépasse les seuils admis par l'Union Européenne.
Cette non-conformité peut déboucher sur de lourdes amendes européennes. Un plan d’amélioration de la qualité de l’air avait déjà été mis en place dans le cadre du Grenelle de l'environnement. L'actuel gouvernement jugeant les dispositifs mis en place inefficaces, a décidé d'envisager de nouvelles solutions.
"Réorienter la politique de l’air dans les agglomérations les plus concernées vers plus d’efficacité, de durabilité et de justice sociale nécessite notamment de repenser les moyens de transport existants, les politiques de mobilité et les moyens de chauffage domestique. Il s’agit d’engager une approche plus globale et structurelle" déclare le ministère de l'écologie.
38 mesures axées sur 5 grandes priorités ont été décidées : favoriser le développement de toutes les formes de transport de mobilité propres par des mesures incitatives, réguler le flux de véhicules dans les zones particulièrement affectées par la pollution atmosphérique, réduire les émissions des installations de combustion industrielles et individuelles, promouvoir fiscalement les véhicules et les solutions de mobilité plus vertueux en termes de qualité de l’air et informer et sensibiliser les concitoyens aux enjeux de la qualité de l’air.
Ces grandes priorités pourront se concrétiser notamment par la réduction de la vitesse autorisée sur des axes à forte fréquentation (par exemple sur le périphérique parisien). La "pastille verte" pourrait être de retour, dispositif visant à restreindre l'accès des véhicules les plus polluants aux centre-villes lors des pics de pollution.
Selon France Nature Environnement (FNE), faire le choix de la pastille verte, "c’est risquer de concentrer uniquement sur une partie du problème de la pollution atmosphérique. La vignette encadrerait les véhicules particuliers. Il faudrait un dispositif qui traite aussi du transport de marchandises, des rejets des plateformes aéroportuaires, des émissions des dispositifs de chauffages individuel et collectif, des émissions industrielles". Reste à voir comment le gouvernement et les collectivités locales comptent concrètement mettre en oeuvre les mesures. Les débats ne font que commencer.
