Tous les ans, un groupement d'associations épinglent les entreprises qui communiquent sur le développement durable, alors que l'inverse se produit dans les actes. Le prix Pinocchio du développement durable est décerné en 2012 à Lesieur, Areva, Vinci et Bolera (Bolloré et Eramet).
L'association les Amis de la Terre, le Centre de Recherche et d'Information pour le Développement (CRID) et Peuples Solidaires ont décerné les prix Pinocchios du développement durable 2012.
Le prix "Plus vert que vert" donné aux entreprises verdissant leur image (greenwashing en anglais) est décerné à Lesieur, pour sa campagne "Aidons l’Afrique : une bouteille d’huile Lesieur achetée, une bouteille envoyée", voulant démontrer l'engagement du groupe pour lutter contre la famine en Afrique. Engagement en contradiction complète avec le fait que Lesieur développe et promeut de façon intensive les agrocarburants. "Entre 2002 et 2008, près de 75 % de la hausse des prix alimentaires serait en effet imputable aux mouvements financiers spéculatifs utilisant les politiques de soutien aux agrocarburants dans l'Union européenne et aux États-Unis" rappellent les Amis de la Terre.
Le prix "Un pour tous, tous pour moi" a été attribué à la joint venture Bolera Minera (groupes Bolloré et Eramet) pour avoir obtenu un permis d'exploration afin de rechercher du lithium en Argentine, dans une région où vivent 33 communautés indigènes, qui n'ont aucunement été consultées. Une plainte a été déposée par ces communautés devant la Cour Suprême d’Argentine, ainsi qu’auprès du Rapporteur spécial des Nations Unies.
Le prix "Mains sales, poches pleines" a été décerné à Areva. "Refusant de reconnaître sa responsabilité dans la dégradation des conditions de vie des populations vivant à proximité de ses mines d’uranium en Afrique et pour le décès d’un de ses ex-salarié par cancer du poumon, le groupe nucléaire français serait également impliqué dans un gigantesque montage financier litigieux en vue d’obtenir le marché de construction de centrales nucléaires en Afrique du Sud" expliquent les associations.
Enfin, Vinci, déjà lauréat en 2011 du prix "Plus vert que vert" est affublé d'un "Prix d'Honneur collégial" par les associations, pour des projet "inutiles" tels que la construction d’une autoroute au cœur de la forêt de Khimki en Russie ou de l’aéroport de Notre Dame des Landes à Nantes.