Les épandages aériens de pesticides sont officiellement interdits en France. Mais des dérogations délivrées par les Préfets de départements sont régulièrement accordées pour des traitements aériens ponctuels.
L'épandage aérien de pesticides est une pratique particulièrement nuisible pour la santé et la biodiversité. Les produits chimiques répandus par les avions ou les hélicoptères sont bien souvent des perturbateurs endocriniens ou des produits potentiellement cancérigènes.
Les apiculteurs dénoncent les risques de mortalité pour leurs abeilles. Les agriculteurs pratiquant l'agriculture biologique craignent aussi pour leurs cultures vierges de tout produit phytosanitaire.
Sur le papier, les autorisations d'épandages aériens ne sont demandées qu'en dernier ressort, lorsque la topographie du terrain ne permet pas une pulvérisation terrestre et si le risque de perdre la récolte est fort. Une distance -courte- de 50 mètres doit être respectée entre le lieu des épandages et les habitations ou les points d'eau.
Même si le ministère de l'agriculture souligne une diminution de 22 % des surfaces traitées par épandage aérien entre 2010 et 2011, les dérogations continuent d'être délivrées. Les règles fixées par le ministère de l'agriculture (consultation du public, déclaration préalable, balisage, contrôle des opérations...) sont bien loin d'être respectées selon les apiculteurs et les associations de défense de l'environnement.
Dans un communiqué, le ministère de l’agriculture encourage les professionnels agricoles à développer en lien avec leur centre technique des techniques alternatives terrestres permettant de limiter au minimum et à terme de s’affranchir du traitement aérien.
"L'objectif c'est de ne plus avoir recours à l'épandage du tout" a déclaré sur France Inter le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll, à propos du traitement aérien.