Les agriculteurs viennent de gagner une nouvelle bataille. Un décret reconnaît la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle pour les agriculteurs victimes des pesticides, donnant droit à une indemnisation pour les malades sous certaines conditions.
La mutuelle agricole (MSA) refusait jusqu'à présent dans la plupart des cas de prendre en charge les agriculteurs malades des pesticides. Un décret publié le 6 mai dernier va changer la donne pour la maladie de Parkinson.
Il reconnaît le lien entre l'utilisation des pesticides par les agriculteurs et le déclenchement de la maladie de Parkinson. Cependant, des conditions restrictives sont posées pour la reconnaissance de la maladie professionnelle par la MSA. Les agriculteurs doivent avoir été exposés au moins 10 ans aux pesticides et déclencher la maladie dans un délai d'un an après l'arrêt de l'exposition.
C'est un premier pas vers la reconnaissance des maladies des agriculteurs liées aux pesticides. Les démarches des malades atteints de Parkinson vont être facilitées. Les agriculteurs vont sans doute plus facilement faire le lien entre l'utilisation des pesticides et les maladies qu'ils développent.
La loi du silence avait déjà été brisée par le procès de Paul François, un agriculteur intoxiqué par les vapeurs de pesticides et souffrant de maladie neurologique. Il a poursuivi devant la justice Monsanto, le géant américain, qui a été jugé responsable de son intoxication par le Lasso, un pesticide dont la dangerosité est connue depuis une vingtaine d'année.