Le groupe Areva a été condamné pour "faute inexcusable" à propos du décès d'un ancien employé de sa filiale Cominak, exploitant de mines d'uranium au Niger. Serge Venel est mort en 2009 des suites d'un cancer du poumon résultant de l'inhalation de poussières d'uranium.
C'est une première en France. La responsabilité du géant du nucléaire Areva a été reconnue par le tribunal de Melun concernant le décès d'un travailleur dans les mines d'uranium au Niger.
Les poussières d'uranium inhalées par les travailleurs dans les mines sont particulièrement nocives pour la santé, responsables de maladies respiratoires et notamment du cancer du poumon. La situation sanitaire des travailleurs des mines est dénoncée depuis 20 ans par quelques associations, mais n'a jamais été considérée par les géants du nucléaire ou leurs filiales. Beaucoup de mineurs sont nigériens et n'ont pas les ressources pour entamer des procédures à l'encontre de leurs employeurs.
Serge Venel a travaillé pour Cominak, filiale d'Areva, de 1978 à 1985 dans les mines d'Akokan au Niger. Il est décédé en 2009 d'un cancer du poumon identifié comme résultant de l'inhalation des poussières d'uranium.
Le Tribunal a reconnu la responsabilité d'Areva, même s'il n'était pas l'employeur direct. "Les questions de sécurité et les conditions d’exploitation de la mine sont définies par Areva" a expliqué l'avocat de la famille de la victime. "Le tribunal a dépassé l’apparence pour reconnaître la réalité des relations sociales de l’entreprise" a-t-il ajouté.
Une décision qui pourrait amener d'autres malades à poursuivre en justice Areva. La fille de la victime a déclaré qu'elle connaissait au moins deux autres personnes qui souhaitaient attaquer le groupe. Areva a déclaré "ne pas comprendre le jugement du Tribunal de Melun" et se réserve le droit de faire appel.