Un arrêt progressif ces 10 prochaines années de l'utilisation du perchloréthylène dans les pressings en France a été annoncé par le ministère de la santé. Une victoire pour les associations qui dénoncent la dangerosité de ce solvant chimique pour la santé depuis des années.
Le perchloréthylène est utilisé pour le nettoyage à sec des vêtements dans les pressings. Connu pour être irritant pour les yeux et les voies respiratoires, toxique pour les reins, le système nerveux, il provoque également des vertiges et des nausées. Un premier décès a été directement attribué au perchloréthylène à Nice en 2009. Une femme ayant vécu pendant un an et demi au-dessus d'un pressing est décédée, du perchlo ayant été retrouvé dans tous ses organes, sauf l'estomac.
Une délégation du Réseau Environnement Santé (RES), de l’association Générations Futures et de l’Association des Victimes des Émanations de Perchloroéthylène des Pressings (ADVEPP) tirent depuis longtemps la sonnette d'alarme sur les effets de ce solvant.
Le ministère de l’écologie avait mis en consultation, fin 2011, un projet d’arrêté ministériel encadrant les installations de nettoyage à sec utilisant du perchloroéthylène. Ce document prévoit l’interdiction de toute nouvelle installation fonctionnant au perchloroéthylène située dans des locaux contigus à des habitations.
L’activité des pressings doit être suspendue si la valeur d’action rapide de 1250 µg/m3 recommandée par le Haut Conseil de santé publique est dépassée dans les appartements et locaux contigus aux pressings.
Les installations existantes fonctionnant au perchloroéthylène devront arrêter leur activité au plus tard au 1er janvier 2018 pour les installations n’étant pas de marque NF, au plus tard au 1er janvier 2022 pour les installations de marque NF, sauf à respecter certaines distances de rejet par rapport aux bâtiments voisins. Une machine au perchloréthylène âgée de plus de 15 ans ne pourra plus être exploitée à partir de 2014.
"Les ministères ont parallèlement chargé l’ANSES et l’INERIS de mener des travaux d’évaluation des risques potentiels associés aux produits utilisés en substitution du perchloréthylène" annonce le ministère de la santé.