Les Français deviennent écoresponsables. C’est ce que révèle une étude menée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), publiée en août 2011. Sensibilité écologique ou intérêt financier ? Les raisons sont diverses, mais le résultat probant.
Diminution de la consommation d’eau, achats d’occasion, utilisation restreinte des véhicules personnels… Ces faits sont les preuves marquantes d’une évolution comportementale des Français. 66 % d’entre eux « font aujourd’hui attention à fermer le robinet pour éviter le gaspillage inutile », indique l’étude du CREDOC. Mais ce n’est pas tout. « En 1995, les conduites économes étaient principalement motivées par le souhait d’alléger la facture », explique-t-elle.
« Aujourd’hui, et malgré la crise économique, les considérations budgétaires passent au second plan : c’est le désir de préserver une ressource naturelle qui prime. »
Certains comportements sont toutefois dictés par d’autres considérations. Un exemple : la possession et l’utilisation d’un véhicule personnel se raréfient, surtout chez les jeunes. Et ce pour plusieurs raisons d’ordre pratique. Parmi elles, la hausse du prix du carburant contre la baisse de celui des transports en commun, et le fait que « 87% des Français disposent aujourd’hui d’au moins un accès au transport en commun à moins de 10 minutes de chez eux, contre 78% il y a dix ans, » explique l’étude. Mais le résultat n’en est pas moins écologique. Et cette attitude écoresponsable, quelle qu’en soit la cause, touche également les conducteurs français, qui achètent leur voiture « d’occasion » dans 62% des cas et la gardent plus longtemps (8 ans en 2006 contre 6 ans en 1990).
Cette tendance se retrouve d’ailleurs dans la plupart des registres de la vie quotidienne : les Français préfèrent réparer, ou recycler, que jeter (par exemple dans le domaine de l’électroménager). Les irréductibles acheteurs de voitures neuves vont également de leur contribution dans la protection de l’environnement. Ils choisissent des modèles généralement moins puissants, donc moins polluants.
Une attitude écologique mesurée
Le Français d’aujourd’hui adopte également une attitude plus écologique lorsqu’il consomme au quotidien. Il prend généralement en compte « la quantité de déchets occasionnée par ses achats », indique l’étude. Et dans huit cas sur dix, il transporte ses courses dans des sacs réutilisables. Il consomme de préférence des produits français, tant par solidarité envers les salariés des entreprises nationales que pour des considérations écologiques. Et même lorsque ses revenus sont modestes (inférieurs à 900 euros par mois), il aime manger « bio » dans 52% des cas, malgré le prix plus élevé de ces produits et un coût de la vie qui augmente. Dans 69% des cas, il reste cependant sceptique devant « les allégations écologiques entourant les produits de grande consommation », indique l’étude.
La tendance est flagrante, le constat sans appel : quant à l’adoption d’une attitude écoresponsable, les raisons écologiques ont parfois pris le pas sur les facteurs économiques. Mais pas au point de se laisser aveuglément guider par le « marketing vert », qui consiste, pour une entreprise, à utiliser des arguments écologiques lors de la promotion de ses produits.