La sécheresse du climat observée depuis quelques années dans la corne de l’Afrique se ressent déjà dans la pauvreté de ses récoltes, provoquant la famine. Premiers effets du réchauffement climatique ?
Selon un rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) , « il est probable que tous les continents à l’exception de l’antarctique aient subi un réchauffement anthropique marqué depuis 50 ans ». Et au XXIe siècle, « il est très probable que ces changements soient plus importants que ceux observés pendant le XXe siècle ».
Plusieurs scénarios envisagent sur les vingt prochaines années un réchauffement d’environ 0,2°C par décennie, aux conséquences inégales selon les régions. Ainsi en Afrique, « le rendement de l’agriculture pluviale pourrait chuter de 50 % d’ici 2020 », indique le rapport. « On anticipe que la production agricole et l’accès à la nourriture seront durement touchés dans de nombreux pays, avec de lourdes conséquences en matière de sécurité alimentaire et de malnutrition. »
Famine : le réchauffement climatique est-il seul responsable ?
Sommes-nous donc déjà en train d’observer les premiers effets du réchauffement climatique dans la corne de l’Afrique ? La sécheresse y sévit, plongeant la population dans la famine. Mais « ne parler que de climat est une hypocrisie totale qui élude les vraies raisons de cette catastrophe effroyable », objectait Jean Ziegler, vice président du comité consultatif du conseil des droits de l’homme des nations unies, dans une interview pour humanite.fr le 27 juillet dernier.Il dénonçait l’absence de stocks de réserve due à la flambée des prix des matières premières agricoles, et le surendettement des pays touchés, qui les empêche d’investir dans l’infrastructure.
Un exemple ? L’Ethiopie. « Elle n’a pas l’argent nécessaire pour puiser l’eau, lorsque la nappe phréatique se trouve à 60, 70 mètres sous terre à cause de la sécheresse et rend inopérante les méthodes traditionnelles. » « Une crise humanitaire est toujours le résultat de plusieurs facteurs », affirmait également le journaliste Nicolas Hénin, sur France culture le 17 juillet dernier. A côté des mauvaises récoltes, il pointait notamment une gestion défaillante des ressources et une mauvaise gouvernance du pays.
Une adaptation à planifier
Le rapport du GIEC prévoit qu’en Afrique, « la superficie des terres arides et semi-arides pourrait augmenter de 5 à 8 % d’ici à 2080. Vers la fin du XXIe siècle, l’élévation anticipée du niveau de la mer affectera les basses terres littorales fortement peuplées. Le coût de l’adaptation pourrait représenter 5 à 10 % du produit intérieur brut, voire plus. » L’objectif serait de commencer à adapter le secteur agricole à un climat plus chaud (cultures différentes, …), premier pas vers une ère agricole nouvelle.