De nombreuses manifestations contre le gaz de schiste ont eu lieu ce week-end en France. Les anti-schistes se sont mobilisés pour l'interdiction de l'exploration et de l'exploitation de ces gaz , sources de graves pollutions de l'environnement et de dangers pour la santé.
"Non aux gaz de schistes, ni ici, ni ailleurs" était le mot d'ordre des mobilisations qui ont eu lieu à Nant (Aveyron), Cahors (Lot) , Dronzère (Drôme), Meaux (Seine-et-Marne), Aix-en-Provence et Marseille (Bouches-du-Rhône), Brignoles (Var), Rousson (Gard), Lons-le-Saunier (Jura) et Blyes (Ain).
Des milliers de manifestants se sont rassemblés pour exiger du gouvernement qu'il mette définitivement un terme aux permis d'exploration et d'exploitation délivrés par Jean-Louis Borloo lorsqu'il était ministre de l'écologie.
Devant le tollé provoqué par cette décision, une proposition de loi de Christian Jacob visant à "interdire l'exploration et l'exploitation des gaz et huiles de schiste" va être présentée à l'Assemblée Nationale le 10 mai prochain.
José Bové, vice-président de la commission agriculture et développement rural au parlement européen, appelle d'ores et déjà à une manifestation devant l'Assemblée nationale les 10 et 11 mai prochains afin de s'assurer "que les élus tiennent leurs promesses".
Des substances cancérigènes utilisées pour l'extraction
L'association Générations Futures vient de révéler un rapport américain démontrant que les compagnies pétrolières américaines utilisent 29 substances "connues aux Etats-Unis pour être des cancérigènes probables ou suspectés ou des polluants dangereux de l’air ou de l’eau".
"Citons parmi ces substances les dangereux benzene, toluene, xylene, ethylbenzene (les BTEX), formaldehyde…ou même du Gaz oil ! Les quantités sont considérables : plus de 38 millions de litres de produits contentant au moins un cancérigène, plus de 43 millions de litres de BTEX en 5 ans ! Ces substances étaient présentes dans environ 650 produits chimiques différents" explique un communiqué de Générations Futures.
"D'autres molécules dangereuses repérées comme le 2-butoxyethanol, un surfactant entrant dans la composition de très nombreux produits de fracturation et pouvant provoquer la destruction des globules rouges ou des dommages au foie ou à la moelle osseuse. Les compagnies américaines ont pourtant utilisé plus de 82 millions de litres de produits contenant cette substance entre 2005 et 2009" ajoute l'association.
"Ce rapport américain officiel montre clairement que la fracturation hydraulique utilisée dans l’extraction des gaz et pétrole de schiste utilise de nombreux produits chimiques dangereux. C’est la réalité de cette technique et de cette industrie : il n’existe pas de fracturation hydraulique propre, un mythe !" déclare François Veillerette, porte-parole de Générations futures.