Le Japon doit faire face à de terribles épreuves. Après le séisme et les tsunamis qui ont fait plus de 10 000 victimes selon un bilan provisoire, la centrale de Fukushima a subit plusieurs explosions et de sérieux problème de refroidissement. Des accidents très graves qui comportent des risques humains et environnementaux élevés.
Le tsunami qui a suivi le séisme du 12 mars dernier a détruit les systèmes de refroidissement des réacteurs de la centrale de Fukushima, ainsi que les infrastructures électriques et d'alimentation en eau.
Un scénario catastrophe qui a provoqué plusieurs explosions dans les réacteurs de la centrale, avec la menace de fusion des combustibles dont les conséquences pourraient être lourdes. La fusion totale d'un réacteur, avec fissure de l'enceinte dans lequel il est confiné ne s'est jamais encore produite dans toute l'histoire du nucléaire.
De plus, les barres de combustibles stockées dans le réacteur 4 ne sont plus refroidies correctement. Les hélicoptères de l'armée japonaise larguent des milliers de mètres cubes d'eau sur les enceintes pour tenter de les refroidir. Les prochains jours seront déterminants pour les résultats de ces opérations. L'électricité pourrait être rétablie partiellement dans la centrale cet après-midi, ce qui permettrait de relancer les pompes refroidissant les réacteurs et de remplir à nouveau les piscines dans lesquelles sont stockées les barres de combustibles radioactives.
Des taux de rayonnements élevés
Selon la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD), les 50 travailleurs encore présents sur le site sont exposés à une radioactivité potentiellement mortelle. Considérés comme de véritables héros au Japon, ils mettent leur santé et leur vie en péril pour essayer de limiter les conséquences de l’aggravation continue de la situation.
"Depuis plusieurs jours, l’augmentation des niveaux de rayonnements à 100, 200 km, voire 300 km de la centrale nucléaire de Fukushima traduit le passage des masses d’air contaminé" explique la CRIIRAD.
"Multiplication par 1 000 du débit de dose le 13 mars à 120 km au nord-nord-ouest, valeurs encore 100 fois supérieures à la normale hier 15 mars, multiplication par 100 du débit de dose à 75 km au sud (villes de la préfecture d’Ibaraki), multiplication par 16 du débit de dose à Tokyo, à 270 km au sud" relève la Commission.
Cependant, "l’absence de toute donnée chiffrée sur le niveau de contamination de l’air, paramètre clef de la gestion de crise, empêche d’évaluer le niveau de risque réellement encouru par la population" explique la CRIIRAD. Les riverains de la centrale de Fukushima ont été évacués jusqu'à 20 km aux alentours, des pastilles d'iode ont été distribuées, mais n'apaisent pas pour autant l'inquiétude des japonais,