Le premier ministre François Fillon a présenté il y a quelques jours les mesures visant à « réguler » l’emballement autour de l’énergie photovoltaïque. Un collectif d’associations, de collectivités et de professionnels du secteur dénoncent ce plan qui mettrait en péril le développement de cette énergie renouvelable.
Un moratoire mis en oeuvre début décembre 2010 par le Conseil d’Etat a suspendu les projets photovoltaïques de plus de 3 kilowatts crête (KWc) jusqu’au 9 mars prochain. Il avait provoqué l’indignation et la colère de la filière qui avait dénoncé "une mise en coma artificiel" du secteur et engendré des pertes majeures.
François Fillon a annoncé il y a quelques jours les restrictions qui devraient être appliquées au secteur photovoltaïque : quota de puissance installée de 500 MW par an, baisse des tarifs d’achat de l’électricité de 20 % et lancement d’appels d’offres à partir d’installations de 100 kW notamment.
"Le projet actuel met en grave danger une filière naissante dont la crise de croissance, réelle, méritait un traitement adapté" explique un collectif de professionnels du secteur et d’associations.
"Dans quinze jours au plus tard, si rien ne change, 25 000 emplois, créés dans la foulée d’une rupture écologique et économique majeure – le Grenelle de l’Environnement - seront mis en péril, plusieurs milliers seront supprimés à très court terme" dénonce le collectif, qui affirme son incompréhension vis-à-vis des décisions du gouvernement.
De lourdes conséquences sociales, économiques et environnementales
"Le manque de vision de l’extraordinaire potentiel énergétique et industriel du photovoltaïque pour notre pays risque de conduire à des décisions lourdes de conséquences. L’abandon de la filière se traduirait concrètement par des fermetures d’entreprises, mais aussi comme un signal négatif à la diversification énergétique et au changement de paradigme reposant sur la sobriété et l’efficacité énergétiques couplées à un recours substantiel à l’énergie solaire" déplorent les professionnels du secteur.
Ils rappellent qu’une large majorité de Français serait prêt à accepter de payer plus cher leur électricité pour que se développent les énergies renouvelables en général et le solaire photovoltaïque en particulier. Et appellent le gouvernement à réaffirmer son ambition pour la filière.