Le ministère de l'écologie lance une campagne à destination des jardiniers amateurs, qui répandent des milliers de tonnes de pesticides dans leur potager et leur jardin. Nombre d'entre eux n'ont pas conscience des dangers sur la santé et l'environnement liés à l'utilisation de ces produits phytosanitaires.
17 millions de jardiniers amateurs en France utilisent chaque année 5 000 tonnes de pesticides dans leur jardin et leur potager. 20 % d'entre eux ne savent pas que l'utilisation des pesticides, insecticides ou fongicides représente un danger pour leur santé et l'environnement.
"La prise de conscience de la toxicité des pesticides s’avère très faible chez les jardiniers amateurs qui recherchent avant tout des produits efficaces, plus que des produits « bio » ou « naturels »" explique le ministère de l'écologie, qui distingue selon une étude comportementale 3 catégories de jardiniers amateurs.
Le « producteur », retraité en milieu rural possédant un potager de plus de 500 m2 : il a conscience du danger que représentent les produits phytosanitaires mais utilise des pesticides pour assurer une production, notamment, légumière.
« L’hédoniste », de 30 à 50 ans, avec un profil plutôt féminin ou jeunes couples, qui possède un jardin entre 200 et 500m². Il a généralement conscience du risque mais il utilise néanmoins des pesticides en cas de besoin.
Le « désimpliqué », plutôt urbain, 50 ans, petit jardin perçu comme un lieu de détente, ayant recours à la sous-traitance. Il a recours aux pesticides par nécessité sans avoir réellement conscience du danger.
"Les hédonistes et producteurs montrent aussi une sensibilité accrue aux risques des pesticides du potager pour l’alimentation individuelle" souligne le ministère.
Les pesticides utilisés par les jardiniers amateurs sont tout aussi dangereux que les traitements des agriculteurs dans les exploitations intensives. Ils représentent un risque grave pour la santé et la biodiversité, ils polluent les eaux de surface, les sols et les nappes phréatiques.
La campagne "Les pesticides, apprenons à nous en passer !" sera diffusée dans la presse écrite et à la radio, soutenue par les collectivités locales et les associations. Elle s'inscrit dans le cadre du Grenelle de l'environnement et du plan Ecophyto 2018, qui vise à réduire l'usage des pesticides au niveau national.