A l'occasion du salon de l'agriculture, France Nature Environnement (FNE) a lancé une campagne de communication qui dénonce les dérive de l'agriculture intensive et leurs conséquences sur l'homme et l'environnement. Une campagne fustigée par le ministre de l'agriculture.
Un enfant qui joue sur une plage bretonne au milieu des algues vertes toxiques, un homme qui se suicide avec un épis de maïs OGM, des abeilles tuées par des pesticides, de la viande étiquetée 100 % naturelle mais nourrie aux OGM... FNE a voulu ouvrir le débat sur les lourdes problématiques environnementales et sanitaires de l'agriculture intensive à l'occasion du salon de l'agriculture.
Des affiches qui ont immédiatement fait polémique et dont certaines ont été censurées dans le métro parisien. Le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire a qualifié cette campagne de "provocation" et de "scandale". Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou en la désignant comme "particulièrement déplacée". "Je ne laisserai pas insulter les agriculteurs" a-t-il martelé.
Ce n'était pourtant pas l'intention de FNE, qui considère les agriculteurs comme les premières victimes d'un système productiviste et inadapté. "France Nature Environnement a parfaitement conscience de la détresse économique à laquelle est confronté un grand nombre d’agriculteurs" déclare FNE dans un communiqué. La campagne ne poursuit pas un objectif de rupture avec le monde agricole, mais s’attaque aux excès de l’agriculture industrielle, selon l'association.
"Est-il possible dans ce pays d'ouvrir le débat sur les questions agricoles sans que l'on nous reproche d'opposer les français les uns aux autres ? Il n'est pas déplacé de demander la mise en œuvre complète des engagements " agriculture " du Grenelle. Les OGM, les pesticides et les algues vertes constituent autant de risques sanitaires et environnementaux qui concernent l’ensemble de nos concitoyens" a déclaré Bruno Genty, président du FNE.
Par souci d'apaisement, les représentants de FNE ont choisi se retirer des tables rondes du salon de l'agriculture. Mais le dialogue n'est pas rompu. "La réaction de plusieurs grandes organisations agricoles nous rendent optimistes quant à la poursuite du dialogue" déclare l'association.