Selon une étude de l'Agence régionale de Santé (ARS), les disparités d'accès aux soins et de conditions de vie sont flagrantes d'un département à l'autre de la région Ile-de-France. Un habitant des Hauts-de-Seine vit en moyenne 2 ans de plus qu'un habitant de Seine-Saint-Denis ou de Seine-et-Marne.
L'étude de l'ARS, révélée par le Parisien, démontre que les inégalités de niveaux de vie et d'accès à la santé sont considérables au sein des départements qui composent la région Ile-de-France.
Le département de la Seine-Saint-Denis (93) regroupe tous les facteurs de précarité : taux de chômage le plus élevé avec 11,4 % d'actifs sans emploi, 19,8 % de familles monoparentales contre 12,8 % dans les Yvelines (78), 33,4 % d'enfants vivant dans un ménage pauvre contre 11,8 % dans le 78, 20,2 % des personnes de plus de 15 ans peu ou pas diplômées, contre 8,8 % à Paris.
Malgré ces difficultés, les jeunes du 93 sont ceux qui ont le moins d'addictions : seuls 3 % consomment régulièrement de l'alcool à 17 ans et 20 % du tabac, contre 11 % pour l'alcool dans les beaux quartiers du 92 et 35 % pour le tabac à Paris.
La Seine-et-Marne (77) est le département avec l'espérance de vie la plus basse : 77,4 ans pour les hommes, 83,5 ans pour les femmes, contre 79,9 ans pour les hommes dans le 92 et 85,6 ans pour les femmes dans le 78. Le taux de suicide le plus élevé est situé dans l'Essonne (91).
Un chiffre est particulièrement préoccupant : le taux de mortalité infantile en Seine-Saint-Denis est particulièrement important: 5,4 décès pour 1000 naissances, contre 3,5 en moyenne dans les autres départements. De mauvais chiffres directement liés à la pauvreté : chômeurs, travailleurs pauvres, familles en grande difficultés n'ont pas d'autres choix que de renoncer à se faire soigner.