Selon une étude du cabinet Xerfi sur le marché de l'éolien en France, les objectifs du Grenelle de l'environnement en matière de développement de l'énergie éolienne à l'horizon 2020 ne pourront pas être atteints. Les conditions d'implantations des fermes éoliennes durcies par l'Etat n'y sont pas étrangères.
25 000 Mégawatts d'électricité produite par les éoliennes en France en 2020 : tel était l'objectif fixé par le Grenelle de l'environnement en matière de développement de cette énergie renouvelable.
Un objectif qui sera bien loin d'être atteint. "Le parc éolien français ne dépassera pas 15 000 mégawatts (MW) à terme" explique Xerfi dans son étude, affirmant que seules 400 à 500 nouvelles éoliennes seront implantées chaque année. Un chiffre bien insuffisant pour atteindre une puissance de production de 25 000 MW.
Des contraintes directement fixées par l'Etat
Plusieurs freins entravent le développement du secteur de l'éolien. Le gouvernement a durci en 2009 et en 2010 les conditions d’implantation des fermes éoliennes. "Il a également ajourné récemment le programme offshore au large de Noirmoutier. Un certain nombre de décisions ont ainsi secoué la profession et retardé la maturation des projets" explique le rapport. "Qu’en sera-t-il de la pérennité du système de rachat de l’électricité ? Sera-t-il fortement remis en question à l’image de ce que l’on a pu observer dans d’autres filières comme le solaire par exemple ?" s'interroge le cabinet.
La production aléatoire des éoliennes, pleinement dépendantes des conditions météorologiques, représentent également une contrainte pour le secteur : elles ne fonctionnent que 1 750 heures par an. "Autrement dit il existe un risque non négligeable pour une société d’exploitation que la production d’électricité ne soit pas au niveau escompté. D’autant que les nouveaux parcs sont de plus en plus fréquemment implantés dans des régions réputées moins ventées" souligne Xerfi.