Les prix des denrées alimentaires de base ont flambé en décembre 2010 selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Une augmentation très inquiétante qui n'est pas sans rappeler la crise alimentaire de 2008 : elle avait plongé des millions de personnes dans la faim et engendré de graves émeutes dans les pays les plus fragiles.
Les nombreux aléas climatiques qui ont sévit l'an passé ont altéré les récoltes mondiales de céréales et d'oléagineux notamment : canicule en Russie, inondations en Australie, sécheresse en Argentine...
Ces facteurs climatiques corrélés à l'augmentation du prix du pétrole et la production toujours plus importante d'agrocarburants (biocarburants) ont entraîné une nouvelle poussée des prix de l'alimentation.
Selon la FAO, l'indice du prix d'un panier contenant des céréales, du sucre, des produits laitiers, de la viande et des oléagineux a varié de 206 en novembre 2010 à 214,7 le mois suivant. En juin 2008, l'indice de 213,5 avait été atteint, entraînant les émeutes de la faim dans de nombreux pays et plongeant plus d'1,2 milliard d'êtres humains dans la faim et la malnutrition.
Situation proche de la crise de 2008
"Il est très difficile de dire si cette situation va perdurer en 2011" a déclaré Abdolreza Abbassian, économiste à la FAO. "Mais il est vraisemblable que les prix risquent de rester à ces niveaux plus longtemps qu'ils ne l'ont été en 2008 ou en 1996. Il est donc important pour faire face à l'inflation que ces pays préparent l'avenir en prenant de bonnes décisions, en stockant leurs denrées alimentaires, en encourageant les agriculteurs à produire davantage ou en menant des négociations multinationales avec des exportateurs" a-t-il ajouté.
Les associations et ONG s'insurgent contre la spéculation sur les denrées alimentaires, qui avaient joué un grand rôle dans la crise alimentaire de 2008 et appellent les marchés agricoles à une meilleure régulation, une totale transparence sur les stocks et une réserve alimentaire "humanitaire", pour les plus démunis.