La neige qui s'est abattue sur une grande partie de l'hexagone au mois de décembre dernier a fortement perturbé les déplacements. Les tonnes de sel et de fondants déversés sur les routes pour le déneigement sont particulièrement nocifs pour l'environnement. France Nature Environnement fait des recommandations.
Les intempéries exceptionnelles du mois de décembre 2010, regroupant de fortes précipitations de neige et des froids persistants, a engendré de grosses perturbations. Routes verglacées, enneigées, aéroports bloqués, circulation perturbée... ont amené les autorités à mettre en oeuvre des mesures de déneigement à grande échelle.
Métaux lourds très nocifs
Le sel, chlorure de sodium (NaCl) est le fondant routier le plus employé en France : il est efficace, économique et rentable. D'autres fondants tels que certains alcools, glycols, chlorure de calcium, sulfates et nitrates peuvent également être utilisés. Tous ces produits ont un impact considérable sur l'environnement : ils contiennent des métaux lourds qui s'accumulent à ceux amassés sur les routes (plomb (Pb), zinc (Zn), aluminium (Al)...) et sont extrêmement nocifs.
Selon France Nature Environnement (FNE), l’accumulation de sel peut aboutir à la disparition d’espèces végétales et animales. "En ce qui concerne les impacts sur la faune et la flore, ils sont immédiats mais peuvent également se prolonger après la saison hivernale" explique le porte-parole de FNE Benoît Hartmann.
Les métaux sont libérés par réaction chimique au contact du sel et se répandent dans les milieux naturels et sur les terres agricoles (via l’irrigation et le ruissèlement) précise FNE. "La sécurité routière est capitale mais elle ne peut pas être un prétexte à une dispersion sans contrôle de produits chimiques toxiques dans le milieu naturel" souligne Michel Dubromel, responsable Transports de FNE.
Sable, limitation des déplacement et équipements adaptés
Des alternatives écologiques existent : épandages, sable, copeaux de bois, gravillons rocheux... Les solutions chimiques ne peuvent intervenir qu’en ultime recours en prévoyant la collecte et le traitement des eaux traitées, selon FNE. La limitation des déplacements, le recours aux transports en commun et l'équipement en matériel adapté aux intempéries (pneus neige) est également préconisé.
"Il est vain de vouloir s’opposer frontalement aux phénomènes naturels. La nature n’est pas notre ennemi. Nous devons faire avec elle et pas contre elle, en privilégiant l’adaptation voire une approche mécanique plutôt que se limiter à une approche chimique dont les dégâts collatéraux peuvent être très importants" déclare Bruno Genty, Président de France Nature Environnement.