Le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo a repris "sa liberté" hier en quittant le gouvernement Fillon. Il sera remplacé par Nathalie Kosciusko-Morizet, qui reprend les rennes d'un ministère de l'écologie très affabli, amputé de l'énergie, de la mer, de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme et des technologies vertes.
Jean-Louis Borloo, ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat quitte ses fonctions et son super ministère.
C'est son ancienne secrétaire d'Etat à l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, avec qui il avait entretenu des relations houleuses, qui devient ministre de l'Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement. Elle n'est plus ministre d'Etat et récupère un ministère particulièrement diminué qui perd un de ses piliers, l'énergie.
"Le super ministère est décapité. On est très très loin du pacte écologique qui est clairement déchiré. Pour les énergies renouvelables, c'est catastrophique" a déclaré Arnaud Gossement, qui a activement participé au Grenelle de l'environnement à l'époque où il était porte-parole de France Nature Environnement.
Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre, a dénoncé " la reprise en main de ce secteur (l'énergie, ndlr) par Bercy", qui "laisse présager une relance décomplexée de la production avec davantage de nucléaire et davantage d'énergies fossiles, satisfaisant ainsi de grands lobbies aux dépends de l'intérêt des citoyens".
L'impulsion claire en faveur de l'environnement réclamée par Nicolas Hulot avant le remaniement ministériel est loin d'être atteinte. Le Grenelle de l'environnement, déjà très décevant et lui-même affaibli, sera désormais porté par un ministère du développement durable morcelé.