Entre 20 000 et 50 000 personnes s'étaient mobilisées hier dans un champ à Dannenberg, où étaient attendus les 14 wagons du train Areva transportant 123 tonnes de déchets radioactifs. Les manifestants protestent contre la dangerosité du convoi et la politique nucléaire gouvernement allemand, qui a prolongé la vie de ses centrales de 12 ans.
Les déchets nucléaires allemands, retraités à l'usine de La Hague en France, repartent dans un centre de stockage allemand en train. Le convoi de 14 wagons contient des déchets hautement radioactifs : il est évalué à 3,9 milliards de milliards de becquerels (unité de radioactivité).
"Cette radioactivité n'est pas celle émise mais celle contenue dans le convoi" précise au quotidien Le Monde, Thierry Charles, directeur de la sûreté des usines en charge des transports de déchets à l'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Baptisé " le train de l'enfer" par les manifestants antinucléaires, le convoi transportant 123 tonnes de déchets radioactifs vitrifiés a pris beaucoup de retard. Certains manifestants se sont enchaînés sur les rails, bloquant plusieurs heures le convoi. D'autres sont descendus en rappel de ponts donnant sur les voies.
Le train a changé d'itinéraire dans la nuit de vendredi à samedi, officiellement pour rattraper son retard, mais sans aucun doute pour éviter la forte mobilisation de manifestants. Pendant tout le week-end, de nombreuses opérations ont été mises en place par les militants pour retarder le train.
La porte-parole du réseau " Sortir du nucléaire" a expliqué que leur objectif était de surveiller le train. "On ne veut pas qu'il circule dans le secret, comme le voudrait apparemment Areva" a-t-elle déclaré.
En Allemagne, les députés ont voté à la fin du mois d'octobre la prolongation de 12 ans en moyenne de la durée de vie des centrales nucléaires, une décision très contestée en Allemagne, majoritairement antinucléaire.