La crise humanitaire est omniprésente en Haïti, 9 mois après le séïsme qui a ravagé la capitale Port-au-Prince et ses environs. Les 1,3 millions de personnes qui ont perdu leur maison vivent toujours dans des camps de fortune et manquent de l'essentiel.
Walter Kaelin, représentant de l'ONU sur les droits des personnes déplacées, est revenu d'une visite de Port-au-Prince avec de mauvaise nouvelles.
"Près de 1,3 million d'Haïtiens ayant perdu leurs maisons lors du séisme, auxquels se sont ajoutés tous ceux qui ont fui des conditions de vie aggravées par le tremblement de terre, vivent aujourd'hui dans des camps dans et autour de Port-au-Prince" a-t-il déclaré.
Les besoins urgents, tels que l'accès à l'eau potable, la santé, l'assainissement et l'éducation ne sont toujours pas satisfaits. Le processus de reconstruction n'est pas lancé et les solutions durables de relogement pour les haïtiens vivant dans les camps ne leur ont pas été présentées par le gouvernement.
"En attendant, si les bailleurs de fonds assurent des financements flexibles, la reconstruction de quartier à plus petite échelle peut avancer et donner beaucoup plus de cet espoir si nécessaire" a déclaré Walter Kaelin, avant d'exhorter les pays donateurs à continuer de financer l'aide humanitaire et les activités de protection des déplacés, tant qu'aucun progrès substantiel vers des solutions durables n'est réalisé.
La sécurité est également un problème majeur, avec un niveau important de violence vis-à-vis des femmes et des enfants et une forme d'impunité intolérable pour les coupables. Les femmes sont victimes de viol dans les camps et l'ONU réclame une augmentation de la présence de la police nationale et de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
Comme si les maux des haïtiens n'étaient pas assez nombreux, des pluies torrentielles se sont abattues le week-end dernier dans la région de Port-au-Prince, formant des torrents de boues qui ont tué au moins 12 personnes. Plus de 4000 familles vivant sous les tentes ont été affectées par ces pluies et 270 maisons, encore debout après le séisme, ont été inondées.