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Biodiversité : le Sommet de Nagoya, crucial pour la sauvegarde des espèces

Publiée le 19 octobre 2010 à 07:48 dans Actualité de la biodiversité

Les 193 pays signataires de la Convention sur la diversité biologique sont réunis depuis hier à Nagoya au Japon, pour le Sommet sur la biodiversité. L'objectif du Sommet est de freiner la destruction des espèces animales et végétales et de mettre en place des mesures efficaces de sauvegarde des écosystèmes.

Tortue marine

La perte de la biodiversité est mondiale et souvent irréversible. Les Nations Unies dressaient un très mauvais bilan au mois de mai dernier, constatant que l'humanité continuait à perdre la biodiversité à un rythme qui n'avait jamais été connu auparavant.

Les experts sont notamment inquiets de la destruction de la forêt amazonienne et de la déforestation en général, qui dérègle et détruit les écosystèmes et les espèces qui y vivent et augmente les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.

La rapidité à laquelle sont modifiés les écosystèmes et les espaces naturels ne laissent pas le temps aux espèces animales et végétales qui y vivent de s'adapter. Les scientifiques déclarent que l'on entre aujourd'hui dans une sixième crise d'extinction des espèces, avec un taux d'extinction« 50 et 560 fois supérieur au taux d’extinction attendu pour une biodiversité stable »selon le CNRS.

Des réglementations contraignantes sont indispensables

Le Sommet de Nagoya va devoir aller plus loin que les déclarations de bonnes intentions, en fixant des mesures contraignantes pour les Etats, notamment sur la surpêche et la déforestation.

Est attendu également une réglementation internationale pour lutter contre la biopiraterie : de nombreuses industries pharmaceutiques, chimiques et cosmétiques exploitent les ressources naturelles présentes dans les pays en voie de développement.

Elles utilisent massivement des molécules d'espèces animales ou végétales pour faire des plantes médicinales ou des produits cosmétiques, dont l'invention provient à l'origine des populations locales. Elles déposent des brevets et génèrent d'importants profits, interdisant ainsi aux autochtones d'utiliser leurs propres inventions, leurs espèces locales et bien entendu sans leur reverser le moindre centime.

L'Union européenne soutient la signature d'un protocole sur l'accès le partage des ressources génétiques provenant de la biodiversité, mais elle ne demande pas la rétroactivité de cette mesure. Les entreprises ayant déjà déposé des brevets ne seront pas inquiétées pour indemniser les populations locales ou les pays fournisseurs des molécules...

La position peu courageuse de l'Europe emboîte celle des États-Unis, qui n'ont pas signé la convention sur la diversité biologique et qui comptent bien défendre les intérêts des industries américaines lors de ce Sommet.

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