Médecins du monde (MDM) vient de publier son rapport sur la santé des personnes les plus démunies en 2009. Il dénonce les difficultés toujours croissantes pour l'accès aux soins des populations les plus pauvres en France, tout particulièrement les étrangers.
"L'accès aux soins ne doit pas devenir un privilège" titre le rapport de MDM, rappelant que se soigner est un droit fondamental.
Selon l'O.N.G., les plus pauvres sont toujours ceux qui ont le moins accès aux soins, et celui-ci s'est " brutalement dégradé" en France ces deux dernières années, tout particulièrement pour les étrangers.
"Dénonciation d’un sans-papiers par une caisse primaire d’assurance maladie en mars, assignation en justice de Médecins du Monde après avoir secouru des familles Roms en mai, expulsion des migrants à Calais en pleine épidémie de gale au mois de septembre, peur permanente des patients de se rendre dans les lieux d’accueil et de soins… : la politique de lutte contre l’immigration met non seulement à mal la santé publique mais rend difficile l’action des humanitaires, entrainant à chaque fois rupture de soins et relégation accrue" déclare MDM.
Dans les centres de Médecins du monde installés dans 29 villes en France, 24 685 patients ont été reçus en 2008, dont 89 % d'étrangers. "80 % d'entre eux n'ont aucune couverture maladie alors qu'ils y ont droit" explique MDM. 98 % vivent sous le seuil de pauvreté, la moitié dans des logements précaires, 24 % sont sans-domicile-fixe.
Mal-logement, politique sécuritaire et difficultés administratives
Le mal-logement est un des facteurs aggravants de l'état de santé des personnes, rendant encore plus difficile l'accès aux soins, le suivi des traitements, la conservation des médicaments et la possibilité d'avoir une alimentation équilibrée.
Les difficultés administratives complexifient énormément le système de santé et restreignent de fait l'accès aux droits pour les populations les plus précaires.
Médecins du monde réclame un seul système de couverture maladie, soit l'inclusion de l'AME (Aide Médicale de l'État) dans la CMU (Couverture Maladie Universelle), afin de faciliter les démarches administratives pour les bénéficiaires comme pour les personnels de santé.
L'O.N.G. demande également au ministère de la santé de mener une campagne d'information pour que les plus démunis puisse avoir accès à leurs droits, ainsi que l'arrêt des expulsions de campements Roms sans solution pérenne de relogement pendant la trêve hivernale, comme c’est le cas pour toutes les expulsions locatives (1er novembre/15 mars).