L'Agence européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA) a rendu ses conclusions sur la présence de bisphénol A (BPA) dans les plastiques alimentaires. Elle estime qu'aucun élément scientifique ne justifie d'abaisser la dose journalière tolérable pour le BPA.
Le bisphénol A n'a pas fini de faire parler de lui. Ce composé chimique présent dans les plastiques alimentaires, notamment les boîtes en plastique, les biberons des bébés ou les revêtements de boîtes de conserves est fortement soupçonné d'être un perturbateur endocrinien, responsable d'affections diverses, tels que les problèmes de stérilité, certains cancers ou encore le diabète.
Sa présence dans les biberons des enfants est désormais interdite en France. Il est également banni au Danemark, au Canada, en Australie et dans certains états américains.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES, ancien AFSSA) avait relevé des « signaux d'alerte » entre l'exposition au BPA et le développement des organes reproducteurs ainsi que la reproduction chez l'animal.
Pas d'interdiction ni d'augmentation de la DJA
La dose journalière admissible (DJA) fixée pour le BPA par l'Agence européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA) est de 0,5 mg par kilo de poids corporel et par jour. Elle estime qu'il n'y a "aucune nouvelle preuve qui amènerait à reconsidérer la dose journalière tolérable existante pour le Bisphénol A". L'EFSA reconnaît cependant les résultats d'études récentes qui font état d'effets indésirables chez les animaux exposés au bisphénol A pendant leur développement, à des doses bien inférieures à la DJA de 0,5 mg/kilo/jour.
"L'EFSA arrive à cette conclusion en écartant 95 % de la littérature, dont les conclusions devraient en toute logique conduire à une remise en cause de cette DJA, car des dizaines d'études mettent en évidence une grande variété d'effets à des doses même très inférieures à la DJA" déclare le Réseau Environnement Santé (RES).
"L'EFSA fait ainsi le choix de s'appuyer sur une poignée d'étude issues de l'industrie chimique au mépris de toutes les règles de déontologie de l'expertise qui consiste à prendre en considération toutes les études publiées" déplore le RES.
"Si de nouvelles données sont disponibles dans le futur, le groupe scientifique reconsidèrera l’avis actuel" conclut l’Agence européenne.