Retirer 100 000 camions des routes d'ici cinq ans : tel est l'objectif de l'autoroute de la mer franco-espagnole qui relira le port de Nantes Saint-Nazaire à Gijon. 150 tracteurs routiers, leurs remorques et leurs conducteurs pourront être embarqués sur les navires.
Les débuts de la première autoroute de la mer qui reliera Saint-Nazaire à Gijon, situé dans le nord-ouest de l'Espagne, ont été plutôt chaotiques.
L'inauguration officielle a été annulée hier par une manifestation d'environ 300 dockers. Ces derniers ont totalement bloqué les accès au port, réclamant une reconnaissance de la pénibilité de leur travail et des investissements pour la création d'emplois.
Le secrétaire d'État aux transports Dominique Bussereau n'a pas fait le déplacement au port de Nantes-Saint-Nazaire. Le Conseil général a condamné cette manifestation, reconnaissant tout de même la légitimité des revendications des dockers. Le département de Loire Atlantique soutient le lancement de cette liaison, qui représentent un projet structurant à long terme pour le territoire et le port de Saint-Nazaire.
Décongestionner le trafic routier
L'autoroute de la mer a pour objectif de retirer les camions des routes transpyrénéennes et de réduire les émissions de CO2 et de gaz polluants du transport routier de marchandises. 13 000 camions devraient être transportés la première année, avec 3 rotations de navires par semaine.
En 2015, 7 rotations hebdomadaires transporteront 100 000 camions par an. L'autoroute ne sera écologiquement rentable que si le navire est chargé à plus de sa moitié. "On se prépare à avoir des débuts difficiles, mais on a mis toutes les chances de notre côté pour réussir" a déclaré le président de Louis-Dreyfus Armateurs, qui exploite la liaison avec son partenaire italien Grimaldi.