Le Revenu de Solidarité Active (RSA) sera accessible à partir du 1er septembre 2010 aux jeunes de 18 à 25 ans. Les conditions d'attribution du RSA aux jeunes sont cependant particulièrement restrictives, et excluent la grande majorité d'entre eux.
Depuis un peu plus d'un an, un jeune actif sur cinq est au chômage. Les 18-24 ans en France sont particulièrement touchés par la pauvreté : selon l'INSEE, plus de 20 % d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté estimé à 910 € par mois.
Le RSA mis en place par Martin Hirsch n'était accessible qu'aux personnes de plus de 25 ans. Son successeur, Marc-Philippe Daubresse, ministre de la jeunesse et des solidarités, a annoncé l'ouverture de l'accès au revenu de solidarité active pour les jeunes de 18 à 25 ans.
Inaccessible pour les jeunes chômeurs
Les conditions d'attribution excluent néanmoins la plupart d'entre eux : sur les 5,5 millions de jeunes en France, seule 160 000 devraient pouvoir prétendre au RSA. Il faut, pour en bénéficier, avoir travaillé au moins deux ans dans les trois dernières années, soit 3 214 heures au cours des trois années précédant la date de la demande de RSA.
Les jeunes étant la catégorie de population la plus touchée par le chômage, ces conditions d'accès très restrictive sont dénoncées par les associations et les syndicats. "Prestation hypercatégorielle", conditions " inatteignable et drastique", " discriminatoire", les critiques du dispositif sont nombreuses.
"Comment travailler deux années à temps plein alors que les jeunes sont confrontés actuellement à des périodes en CDD de quelques mois, trop souvent non renouvelées ?" s'interroge la CFTC. "On n'a pas pris en compte les plus défavorisés, ceux qui ont la vie la plus difficile" a déclaré à l'AFP le président de l'association ATD-Quart Monde Pierre Saglio, ajoutant que "Cela (l'attribution du RSA) ne touche qu'une frange très limitée de jeunes".
Le coût total de l'indemnisation des jeunes concernés par le RSA s'élèverait à 250 millions d'euros par an. Seuls 20 millions d'euros sont budgétés par le gouvernement pour verser cette prestation sociale d'ici le mois de décembre. Ces 20 millions ne permettraient d'indemniser qu'environ 15 000 jeunes.
