Chaque année, des tonnes de traverses de chemin de fer traitées à la créosote et à l'arsenic, produits toxiques et cancérigènes, seraient reconverties en charbon de bois utilisé pour les barbecues alimentaires.
66 000 tonnes de traverses de chemins de fer et 18 000 tonnes de poteaux électriques en bois atteignent leur fin de vie tous les ans. Ce bois est traité à la créosote de goudron de houille ou aux sels de cuivre-chrome-arsenic (CCA), afin de le rendre imperméable et le protéger contre les parasites.
Ces produits toxiques, potentiellement cancérigènes, ne doivent pas être utilisés dans un cadre domestique ou alimentaire : ils sont considérés depuis 2003 comme des déchets dangereux et impérativement être traités comme tel, soit éliminés dans les incinérateurs de déchets dangereux ou les centres de stockage de classe 1.
Réglementation laxiste
Leur utilisation est interdite dans les jardins publics, cependant, on retrouve de nombreuses traverses de chemins de fer dans les jardins des particuliers. Selon l'association Robin des Bois, il faut interdire des contacts cutanés avec les traverses créosotées, éviter l'inhalation des vapeurs et des odeurs toxiques et retirer les bois traités de l'intérieur des habitations.
Un quart du charbon de bois fabriqués en France contiendrait de la créosote, selon le président de l'association Jacky Bonnemains. L'usine Sidenergie dans le Lot transforme les traverses de la SNCF pour en faire du charbon de bois domestique : cette pratique est autorisée. "Invraisemblable" pour les Robins des Bois.
"Nous souhaitons que l'origine précise du charbon issu des traverses de chemin de fer soit mentionnée sur les emballages" demande M. Bonnemains, dans un souci de transparence et d'information du consommateur. Selon France Info, la société Sidenergie envisagerait désormais d'utiliser ce charbon comme filtre pour les eaux usées et de ne plus le convertir en charbon alimentaire.