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Cancer chez l'enfant : les pesticides à nouveau incriminés

Publiée le 07 juillet 2010 à 06:03 dans Actualité de la santé

Des chercheurs britanniques de l'organisation Chemicals, Health and Environment Monitoring Trust (CHEM Trust) ont publié une étude selon laquelle l'exposition des femmes enceintes aux pesticides favoriserait le risque de cancer chez l'enfant.

Homme aspergeant un champs de pesticides

Les pesticides sont depuis longtemps soupçonnés d'avoir un impact environnemental et sanitaire considérable et de contribuer à l'augmentation exponentielle des cas de cancer en France et dans le monde.

Le lien entre cancers et pesticides avait déjà été officiellement établi en début d'année par des chercheurs du Centre d'Immunologie de Marseille-Luminy. La preuve d'un lien de causalité entre l'exposition aux pesticides et l'origine de certains cancers chez les agriculteurs avait été démontrée par le centre de recherche marseillais.

Le Chem Trust confirme les thèses des chercheurs français, affirmant que l'incidence de certains cancers a beaucoup augmenté ces dernières décennies. Les agriculteurs présenteraient une probabilité plus élevée de développer des lymphomes, des leucémies ou encore des cancers de la prostate. Les facteurs environnementaux, notamment les pesticides, y joueraient un rôle important.

L'exposition à des pesticides avant la conception, pendant la grossesse ou au cours de l'enfance augmenterait également le risque de cancer chez l'enfant.

La France, championne européenne de l'utilisation des pesticides

Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) demande l'interdiction de tous les pesticides qui présenteraient un potentiel toxique pour l'homme avéré ou même suspecté, et de diminuer considérablement l'usage des pesticides en changeant d'urgence le type d'agriculture pratiquée en France.

Le Grenelle de l'environnement devait réduire de 50 % les pesticides utilisés dans l'agriculture française d'ici 2018, via le plan Ecophyto 2018. Mais il a été sérieusement écorné par des dispositions purement économiques.

La restriction ou le retrait d'un pesticide sera désormais soumis à "une évaluation des effets socio-économiques". "Il s’agit là d’un véritable scandale car cette disposition vise à restreindre la possibilité de retirer l’homologation d’un produit phytosanitaire alors même qu’on pourrait par ailleurs avoir montré sa dangerosité" s'insurge le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF).

De plus, la publicité pour les pesticides à usage des non professionnels est autorisée. "Cette disposition, dictée directement par les fabricants de pesticides et par des distributeurs va juste aider… à maintenir la consommation de pesticides des jardiniers à un haut niveau, ce qui est le contraire de l’objectif de réduction de l’usage des pesticides du Grenelle" explique le MDRGF.

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