Le Grenelle de l'environnement était censé geler les projets autoroutiers et favoriser le développement des transports en commun et des transports propres. Plusieurs autoroutes et routes nationales ont été néanmoins validées depuis l'année dernière. Les associations s'insurgent.
Le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo a autorisé la construction de la nouvelle autoroute qui reliera Toulouse et Castres, ainsi que la mise en concession de la nationale 154 entre Dreux et Orléans.
Des projets qui ne semblent pas compatibles avec les objectifs du Grenelle de l'environnement : ils doivent donner la priorité à tous les modes de transport alternatif à la route. Le développement des projets autoroutiers est censé être limité aux problèmes de sécurité, au besoin d'intérêt local ou au traitement des points de congestion.
Concernant l'autoroute entre Toulouse et Castres, FNE déplore "une profonde erreur d'aménagement du territoire, contraire à l'intérêt général".
"Ce projet diminue l'efficacité des efforts engagés sur les transports ferroviaires. Il mène à l'échec la véritable politique menée pour les transports multimodaux et pour la maîtrise de l'étalement urbain de la métropole toulousaine. Il aboutit à l'artificialisation des terres agricoles" explique l'association.
Trop de routes, pas assez de ferroviaire
Un bilan de l'autoroute A 19 érigée il y a un an entre Artenay et Courtenay dans le Loiret a été réalisé par FNE : selon l'association il y aurait 6 000 véhicules qui circuleraient tous les jours sur cet axe, au lieu des 9 000 prévus.
"Il est déjà inconcevable de réaliser une autoroute pour un trafic de 9 000 véhicules par jour, puisqu'il en faut 20 000 pour rentabiliser ce type d'investissement. De plus, les camions ont déserté cette voie nouvelle, non rentable pour eux. Ils continuent d'emprunter la RN 60 (route reliant Orléans à Troyes), que quelques aménagements auraient suffi à sécuriser" déplore Jean-Louis Posté, vice-président de l'association Nature Centre.
La finalité de développement durable du Grenelle et la réduction du trafic de camions semblent bien de ces projets autoroutiers. "FNE déplore le manque d'investissement sur les transports alternatifs, notamment pour la modernisation du réseau ferroviaire. Nous dénonçons tous les projets autoroutiers sans justification que le gouvernement nous impose régulièrement" déclare le responsable du dossier transports Michel Dubromel.