Le Parlement a définitivement voté la loi d'interdiction du Bisphénol A (BPA) dans les biberons des enfants. Présent dans une grande partie des plastiques alimentaires, le BPA demeure un risque sanitaire, notamment pour les femmes enceintes et les enfants.
Les biberons vendus en France ne pourront plus contenir à l'avenir du Bisphénol A. Les députés ont voté à l'unanimité cette mesure visant à protéger les nourrissons des effets de ce composé chimique, accusé d'être un perturbateur endocrinien.
Le BPA, présent dans les récipients en plastique, les revêtements de boîtes de conserves ou encore les résines de soins dentaires, est soupçonné d'affecter le développement des organes reproducteurs, la reproduction à l'âge adulte et d'altérer notamment l'information génétique, ces signaux pouvant s'étendre sur plusieurs générations.
Le Réseau Environnement Santé (RES), qui milite activement pour l'interdiction du Bisphénol A, est interloqué par la décision des députés.
"Cette décision est illogique" déplore André Cicolella, porte-parole du RES. "Il est en effet absurde de vouloir protéger les nourrissons nourris via les biberons et de ne pas se préoccuper des nourrissons nourris au lait maternel ou au lait maternisé" déclare le Réseau, ajoutant que l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (l'AFSSA) reconnaît elle-même que ces derniers sont en moyenne 10 et 20 fois plus contaminés.
Informer les femmes enceintes sur les risques
Valérie Létard, la secrétaire d'État chargé des technologies vertes a annoncé mercredi un nouveau point en janvier 2011 sur la présence du BPA dans tous les autres produits alimentaires, qui pourrait évoluer vers une modification de la réglementation. Elle diffuserait également des plaquettes à destination des femmes enceintes pour éviter leur exposition à ce composé chimique nocif.
"C'est bien d'informer les femmes enceintes, mais c'est encore mieux d'éviter qu'elles ne soient contaminées, car toutes ne seront pas informées du risque et les plus à risque seront les moins favorisées" on souligne André Cicolella.
En attendant, le Bisphénol A est toujours là. Le Canada, le Danemark et certains états américains l'ont déjà définitivement banni.