Accessibilité Aller au contenu La France expérimentera un affichage environnemental original en juillet 2011

La France expérimentera un affichage environnemental original en juillet 2011

Par Josselin Renaud. Publiée le 16 juin 2010 à 06:22 dans Actualité de la production et de la consommation responsable

D’abord prévu pour janvier 2011 par le Grenelle 2, l’affichage environnemental des produits et des services ne sera finalement expérimenté en France qu’en juillet 2011. Alors que la démarche est volontaire dans d’autres pays, sa possible application obligatoire en France et son approche multicritères en font une initiative originale.

Indice carbone affichage environnemental

Selon le projet de loi Grenelle 2, un consommateur doit pouvoir être informé des caractéristiques environnementales des produits qu’il achète. Cet étiquetage, d’abord prévu pour être mis en oeuvre au 1er janvier 2011, devrait finalement être expérimenté de manière volontaire en juillet 2011.

En adoptant le projet en mai dernier, les députés ont souhaité que le dispositif soit évalué sur le terrain durant un an, avant de décider de sa possible généralisation obligatoire.

La plate-forme AFNOR-ADEME dédiée à l’affichage des caractéristiques environnementales a créé le référentiel BPX 30-323. Il établit les bonnes pratiques pour recueillir et donner aux consommateurs des informations sur les impacts environnementaux des biens et services de consommation courante.

La plate-forme travaille actuellement sur une dizaine de catégories de produits : shampoings, lessives, chaussures, textile-vêtement, mobilier. Casino, Leclerc, Intermarché et Ecomarché, ont déjà lancé volontairement leur étiquette carbone, visible sur certains produits.

"L’originalité" de la démarche française

L’obligation législative de mettre à disposition du consommateur des informations environnementales est une spécificité française. D’autres pays comme le Japon, la Suède, les Etats-Unis ont déjà engagé des expérimentations et programmes volontaires, plus ou moins avancés et limités à l’impact carbone.

Nombre d’entre eux utilisent un référentiel international : "la déclaration environnementale du produit" qui fournit des informations facilement accessibles, vérifiables et comparables sur les performances environnementales des biens.

En juin 2008, le Royaume-Uni a créé un outil méthodologique destiné à évaluer les émissions de gaz à effets de serre du cycle de vie du produit. Le distributeur Tesco s’est engagé à mesurer ses émissions de gaz à effets de serre. Le consommateur retrouve sur l’emballage le « Carbon reducing label », un logo qui mentionne les émissions de CO2 du produit.

En France, l’affichage ne se limitera pas au carbone. Il pourrait traiter également des autres impacts environnementaux importants du produit : l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables, la pollution de l’eau par les engrais pour sa production par exemple.

Les caractéristiques environnementales des produits vont devenir un des éléments de choix pour les consommateurs et un enjeu de compétitivité pour les entreprises. La commission européenne rappelle que "la difficulté de l'affichage environnemental porte sur la fiabilité des informations fournies. Il ne faut pas tromper les consommateurs ni introduire une concurrence injuste entre les entreprises".

Même si l’affichage de ces informations est obligatoire, il ne contraint pas les industriels à faire des efforts concernant leurs impacts environnementaux. Comme il n’y a pas de seuil minimal à respecter, les produits dont l’empreinte écologique est très importante, resteront tout de même commercialisés.

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