Les inondations sont le premier risque naturel dans le monde : cette constatation est identique en France. L’important développement urbain effectué dans des zones inondables a accru considérablement l’exposition de la population française.
Les trois-quarts de la population française résident dans des communes qui sont soumises au risque d'inondation sur au moins une partie de leur territoire. L’accroissement du nombre de logements dans ces secteurs provient de la pression démographique qui s’est répercutée dans les parcelles exposées.
Les inondations sont la conséquence de deux composantes : l'eau qui peut sortir de son lit habituel d'écoulement et l'homme qui s'installe dans l'espace alluvial pour y implanter toutes sortes de constructions, d'équipements et d'activités. En France, l'aménagement des zones inondables n'a pas toujours été réalisé avec la précaution qui s'imposait et avec le souci du développement durable.
Selon une étude du Commissariat général au développement durable, près de 100 000 logements ont été construits dans les zones inondables de 424 grandes communes entre 1999 et 2006. Les terrains étudiés sont soumis à des submersions d’intensité et de fréquence variables. Certains ne sont susceptibles d’être inondés qu’en cas de crues très rares et d’intensités exceptionnelles.
Des inondations meurtrières
Les inondations de plus en plus fréquentes et dévastatrices sont devenues un véritable fléau ces dix dernières années. En 1999, les crues dans le sud-est (Aude, Tarn, Pyrénées-Orientales, Hérault) ont fait 34 morts. Premier trimestre 2001, 96 communes de Normandie et de la Somme sont déclarées sinistrées après le soudain débordement de la Somme et d'importantes remontées de la nappe phréatique. Cette inondation, qui a touché plus de 25 000 habitations, a engendré l'évacuation de plus de 900 personnes.
En 2002, de violents orages ont provoqué des inondations dans le Gard (24 morts). En 2003, des pluies diluviennes se sont abattues sur 19 départements du sud-est (7 morts). Les inondations et les coulées de boue ont représenté environ 15 % des évènements dommageables en France entre 2001 et 2009.