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Le Bisphénol A dans le collimateur de l'AFSSA

Publiée le 27 avril 2010 à 15:56 dans Actualité de la santé

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) vient de rendre un nouvel avis sur l'exposition des consommateurs au Bisphénol A (BPA). Après l'interdiction du BPA dans les biberons, l'AFSSA recommande aux industriels de mettre au point un substitut du BPA pour les plastiques alimentaires.

Lait pour bébé dans biberon

Le Bisphénol A est un produit chimique utilisé dans de nombreux plastiques alimentaires. Il est présent dans les biberons, les récipients de conservation, les bonbonnes d'eau réutilisables et certains revêtements intérieurs de canettes ou de boîtes de conserve.

Il est fortement soupçonné d'être un perturbateur endocrinien, responsable d'affections diverses, notamment la chute de la fertilité masculine, l'augmentation des malformations génitales chez les petits garçons ou encore des cancers de la prostate et des testicules.

Sa présence dans les biberons a été récemment interdite en France par les sénateurs, qui se sont appuyés sur une récente étude de l'AFSSA : cette dernière avait détecté des signaux d'alerte sur le comportement de jeunes rats exposés au Bisphénol A in utero.

Interdit dans les biberons, autorisé partout ailleurs

Le Sénat n'a cependant pas interdit la commercialisation du BPA dans les autres plastiques alimentaires. L'AFSSA a poursuivi depuis le début de l'année ses travaux scientifiques afin de mieux appréhender les effets du BPA à en termes de santé humaine.

Le dernier rapport de l'Agence préconise l'information des consommateurs sur la présence de BPA dans tous les récipients et ustensiles ménagers par un étiquetage systématique. Il recommande également "d'éviter de les chauffer excessivement pendant trop longtemps et de protéger les plus sensibles".

"Dans le cadre de la réglementation européenne, les limites de migration spécifique du BPA dans les denrées pourraient être réévaluées, en s'alignant sur les meilleures technologies actuellement disponibles" déclare L'AFSSA, qui recommande aux industries de mettre au point des substituts du BPA pour tous les usages alimentaires.

Le BPA potentiellement nocif sur plusieurs générations

Selon le Réseau Environnement Santé (RES), l'exposition quotidienne au BPA présent dans la majorité des prélèvements de sodas et de conserves représente un risque de santé publique considérable. "Cette dose induit chez le rat des effets sur la reproduction sur plusieurs générations" explique le RES.

"Cela signifie que, lorsque l'arrière grand-mère est exposée pendant la gestation à 1µg/kg/jour (1 microgramme par kilo et par jour), l'impact est observé chez les fils, les petit-fils et les arrière-petit-fils. Ces données sont donc largement suffisantes pour remettre en cause la DJA (dose journalière admissible,ndlr) actuelle qui a été fixée à 50 µg/kg/j sur la base d'études obsolètes" affirme le porte-parole du RES, André Cicolella.

Le Réseau demande une interdiction totale de la présence du BPA dans les plastiques alimentaires ainsi qu'une intervention de l'AFSSA auprès de l'agence européenne (AESA) pour la réévaluation des normes, soit 1 nanogramme par kilo et par jour.

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