3 mois après le séisme qui a dévasté Haïti et tué 230 000 personnes, la situation est encore très précaire dans l'île. Déblaiement à mains nues, hébergement des sinistrés dans des abris de fortune... La reconstruction est encore loin.
Les blessures d'Haïti sont loin d'être cicatrisées. Les routes ont été dégagées, mais Haïti ressemble toujours à un champ de ruines. Pas de pelleteuse ni de bulldozer à l'horizon, le déblaiement des milliers de bâtiments en ruines s'effectue pour le moment à mains nues.
Le programme "Cash for work" (Argent contre travail) organisé par des ONG et les Nations Unies, emploie des haïtiens pour le déblaiement et le nettoyage des rues, des bâtiments et des infrastructures dévastées. Ce sont les populations qui vivent dans le plus grand dénuement qui sont retenues pour ces travaux : mais l'emploi reste provisoire et précaire.
11,5 milliards de dollars pour reconstruire
Les 1,2 millions de sans-abri qui ont perdu leur habitation dans le séisme vivent dans des camps de fortune, dans des conditions sanitaires catastrophiques. A l'approche de la saison des pluies du mois de mai, les inquiétudes sont grandes. Les risques de glissement de terrain et d'inondations dans les camps provisoires sont nombreux.
Une reconstruction "intelligente" selon le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon nécessiterait 11,5 milliards de dollars sur les 10 prochaines années. Les perspectives posent de nombreuses interrogations : comment ne pas retransformer Port-au-Prince en immense bidonville, comment trouver l'espace disponible pour déconcentrer la population de la capitale, comment financer et indemniser les propriétaires des terrains qui seront réquisitionnés pour la reconstruction ?
En attendant des réponses, des camps en dur doivent être construits dans l'urgence en dehors de la capitale, pour héberger les sinistrés vivant sous des tentes qui ne résisteront pas aux pluies diluviennes. Mais ils nécessiteront au moins deux années de travail.