L'examen du projet de loi Grenelle 2 est terminé. Les débats ont été tendus et l'opposition, qui avait voté pour le texte du Grenelle 1, rejette celui-ci. Des points de discorde subsistent et l'écolo-scepticisme grandit.
Les députés qui ont planché sur le projet de loi Grenelle 2 ont terminé leur travail. 1 625 amendements ont été déposés, 619 adoptés. Le texte a été voté en commission à l'Assemblée Nationale mercredi soir, mais l'opposition a voté contre. Il sera présenté en séance plénière à l'Assemblée à partir du 4 mai pour le vote définitif.
Le Grenelle 2 est l'application des grandes lignes de la loi Grenelle 1 : une sorte de boîte à outils qui précise la mise en oeuvre technique et pratique des orientations du Grenelle de l'environnement.
Lutte contre le réchauffement climatique, économies d'énergie, préservation de la biodiversité, développement des transports propres, promotion des emplois verts, adoption de modes de production et de consommation durable... Les thèmes concernés par la loi sont vastes et complexes.
Le Grenelle affaibli par l'écolo-scepticisme
Le Grenelle a perdu de son aura avec le rejet de la taxe carbone et la position du chef de l'État sur les agriculteurs, dont il veut réduire "les contraintes environnementales", soit faciliter l'utilisation des produits phytosanitaires. La crise encourage également la montée de l'écolo-scepticisme dans la majorité.
Certains points forts du Grenelle sont diminués ou abandonnés. Les éoliennes se voient imposées des contraintes d'implantations énormes, l'étiquetage environnemental des produits de consommation courante est repoussé, les péages urbains sont abandonnés, l'utilisation des pesticides est moins contraignante et l'Afssa, qui n'a pas de compétence environnementale, devra donner son accord pour le retrait de l'utilisation d'un produit phytosanitaire en France.
"Certains parlementaires de la majorité se sont rendu compte que le discours environnemental n'avait pas fait gagner une seule voix de la gauche ou des Verts" a déclaré le député UMP Bertrand Pancher. "Il est clair qu'on est face à une montée des doutes, de l'écoloscepticisme chez nous" a-t-il affirmé, ajoutant que c'était le moment de "constituer une force plus unie au sein de la majorité sur ces questions".