L'explorateur Jean-Louis Etienne doit survoler le Pôle Nord en ballon. Une expédition de 3500 kilomètres jusqu'en Alaska, pendant laquelle il devra effectuer des mesures scientifiques.
Dans sa nacelle de moins de 3 m², Jean-Louis Etienne va devoir survoler 3 500 km de banquise dans des températures avoisinant les -30°C.
Ce voyage en ballon gonflé à l'air chaud et à l'hélium au-dessus du Pôle Nord devra lui permettre de faire des relevés : CO2, champ magnétique, particules en suspension, ozone troposphérique, les mesures scientifiques effectuées par l'aventurier serviront entre autres aux études sur le réchauffement climatique.
"Mon objectif est d’expliquer le rôle fondamental de la banquise dans l’équilibre climatique de hémisphère Nord et à ce titre la faire classer "zone d’intérêt commun" pour l’humanité. Ce statut ne s’oppose pas à la souveraineté des Etats et fait de la banquise Arctique le meilleur indice de performance des mesures qu’il faut engager contre le réchauffement climatique" expliquait l'aventurier.
La "Rozière" dans laquelle il s'est envolé n'est pas un ballon dirigeable, il se déplace au gré des vents. Jean-Louis Etienne va devoir jouer avec les vents pour avancer dans le bon sens vers l'Alaska, entre 0 et 5 000 mètres d'altitude. Sa nacelle n'étant pas pressurisée, il devra avoir recours à une réserve d'oxygène à partir de 3 000 mètres. Un voyage à risque pour la protection de l'Arctique.
"Le pôle Nord dispose de ressources en pétrole et en gaz encore inexploitées. Au vu de l’appauvrissement progressif des énergies fossiles, c’est une manne que les états riverains
ne vont pas vouloir laisser échapper" rappelle-t-il.
"Maintenant, les opinions publiques évoluent et les dirigeants politiques doivent tenir compte du fait que les citoyens sont de plus en plus vigilants en matière de protection de l’environnement. Il s’agit ici de faire pression, d’amener les puissances économiques concernées à s’entendre pour une exploitation raisonnée et écologiquement compatible des ressources de l’Arctique".
Cette première traversée du pôle Nord en ballon et en solo devrait durer entre sept et dix jours.