Accessibilité Aller au contenu La Fondation Nicolas Hulot claque la porte du Grenelle de l'environnement

La Fondation Nicolas Hulot claque la porte du Grenelle de l'environnement

Publiée le 30 mars 2010 à 06:49 dans Actualité du climat et de l'air

La décision unilatérale du gouvernement d'abandonner la taxe carbone, sans concertation avec les acteurs du Grenelle de l'environnement, a fortement ébranlé ce dernier. La Fondation Nicolas Hulot, dont la taxe carbone était un des projets phare, se retire.

Nicolas Hulot

La taxe carbone figurait dans les priorités du pacte écologique porté par Nicolas Hulot. Nicolas Sarkozy s'était engagé lors de la campagne présidentielle de 2007 à intégrer le développement durable au coeur de ses politiques et la taxe carbone y avait une place prépondérante.

L'abandon de la taxe carbone est un coup dur pour la lutte contre le réchauffement climatique et le Grenelle de l'environnement. La Fondation Nicolas Hulot, comme tous les acteurs ayant bâti le Grenelle en participant activement aux différents groupes de travail, ont appris la nouvelle par voie de presse.

"L'abandon pur et simple de la taxe carbone, alors qu'un processus de concertation était en cours, est symptomatique d'un net recul de la classe politique qui, à droite comme à gauche, n'a pas pris la mesure des enjeux écologiques, et les considère essentiellement comme une variable d'ajustement politique" s'insurge la Fondation, ajoutant que "la prise en compte de l'écologie ne doit pas être opportuniste".

La Fondation Nicolas Hulot se retire

La Fondation Nicolas Hulot a décidé de suspendre sa participation aux groupes de travail mis en place par le gouvernement "jusqu’à ce que des décisions fortes remettent le développement durable au coeur des politiques publiques".

La décision de la Fondation Nicolas Hulot est "logique et nécessaire après la série de reniements qui se sont succédé depuis la signature du Pacte écologique" selon le député Verts Noël Mamère.

Les associations participant au Grenelle ont demandé une réunion d'urgence à laquelle le président de la république devra "confirmer les engagements du Grenelle qu'il a pris publiquement en octobre 2007 au Palais de l'Elysée" selon le WWF.

"Il y a eu un moment d'énervement. Il faut rebâtir le consensus", a déclaré à l'AFP le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo. "J'espère que ça ne fragilisera pas le débat parlementaire sur la loi Grenelle qui doit s'ouvrir le 6 mai à l'Assemblée nationale pour près de six semaines", a-t-il ajouté.

La Fondation Nicolas Hulot souhaite avancer et veut analyser les raisons pour lesquelles ses propositions et son approche n’ont pas été comprises. "Nous portons sans doute une part de responsabilité. Nous n’avons pas su expliquer et convaincre de la nécessité d’anticiper les modifications inéluctables du monde du travail, de faire basculer notre fiscalité pour libérer l’emploi et réduire l’utilisation des ressources naturelles" a-t-elle déclaré.

Partagez cette actualité

Suivez-nous