Les sénateurs ont voté à l'unanimité la suspension de la commercialisation des biberons au Bisphénol A (BPA), substance nocive pour les enfants. L'interdiction du BPA dans tous les plastiques alimentaires n'est en revanche pas passée au Sénat.
Le Bisphénol A est un composé chimique présent dans des plastiques utilisés pour des produits de consommation courante : boîtes ou récipients en plastiques, biberons des bébés, revêtements de boîtes de conserves, résines de soins dentaires...
Il est accusé d'être un perturbateur endocrinien, responsable d'affections diverses, notamment la chute de la fertilité masculine, l'augmentation des malformations génitales chez les petits garçons ou encore de cancers de la prostate et des testicules.
L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a reconnu récemment dans une étude des signaux d'alerte sur le comportement de jeunes rats exposés au Bisphénol A (BPA) in utero.
L'ensemble des plastiques alimentaires contiennent du BPA
Une proposition de loi a été adoptée à l'unanimité par les sénateurs pour l'interdiction de la commercialisation des biberons au BPA. Mais la proposition d'origine, qui incluait tous les plastiques alimentaires contenant du BPA, n'a pas été retenue.
Le Réseau Environnement Santé (RES) qui s'est battu pour le retrait des biberons au Bisphénol se réjouit de l'adoption à l'unanimité par les sénateurs de la proposition de loi.
"Les sénateurs ont fait un grand pas en avant en accréditant les études scientifiques qui prouvent la toxicité du BPA lorsque les nourrissons y sont exposés par la contamination alimentaire, notamment via les biberons" a déclaré André Cicolella, porte-parole du RES.
"Les mères étant elles-mêmes exposées au BPA par voie alimentaire (au travers des plastiques alimentaires tels que canettes, boites de conserve, film alimentaire, bouilloire...), il faut désormais aller au bout de la logique en protégeant également les bébés allaités et les foetus exposés via la contamination maternelle. C'est l'ensemble des sources d'exposition alimentaire qu'il faut donc éliminer" a-t-il ajouté.