Accessibilité Aller au contenu Adieu Taxe Carbone

Adieu Taxe Carbone

Publiée le 23 mars 2010 à 17:39 dans Actualité du climat et de l'air

Le premier ministre François Fillon a confirmé ce matin ce qu'avait suggéré Nicolas Sarkozy la semaine dernière. La taxe carbone sera européenne ou ne sera pas. La mesure phare du Grenelle de l'environnement est repoussée aux calendes grecques.

Cheminées d'usine rejetant des gaz à effet de serre

La taxe carbone, ou contribution climat-énergie, ne verra sans doute jamais le jour.

"Il faut l'instaurer au niveau européen pour ne pas plomber la compétitivité de nos entreprises" a affirmé ce matin François Fillon, renonçant à une taxe carbone franco-française qui aurait pu être étendue par la suite à ses voisins européens.

Préparée fin 2009 puis annulée par le Conseil constitutionnel à cause des trop nombreuses exemptions accordées aux industries, la taxe carbone devait être mise en oeuvre en juillet prochain. Elle ne le sera sans doute jamais.

L'instauration d'une contribution climat-énergie est très loin des priorités de l'Union Européenne. "L'idée d'une taxe qui ne serait possible qu'à l'échelle européenne est un argument fallacieux : il faudrait l'unanimité, or aucun pays n'est prêt à abandonner sa souveraineté en matière de fiscalité" a déclaré au quotidien Le Monde Sandrine Mathy du Réseau Action Climat.

Le Grenelle amputé

Le retour en arrière du gouvernement sur l'instauration d'une fiscalité écologique est un revirement complet sur les objectifs du Grenelle de l'environnement. L'annulation de la taxe carbone scandalise les associations de défense de l'environnement ainsi que la secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno.

Elle a déclaré à l'AFP qu'elle était "désespérée de ce recul, désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte (...) C'était possible de le faire en France avant de le faire en Europe. C'est ce qu'on avait prévu à l'origine, c'est ce que d'autres pays comme la Suède ont fait" a-t-elle déploré.

Un groupement d'associations de défense de l'environnement ont adressé une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy pour lui faire part de leur incompréhension. "Vous vous êtes personnellement engagé à faire de la taxe carbone un des piliers de votre politique environnementale" rappellent les associations au chef de l'État.

"Entre la frénésie pro-environnementale des premiers mois de votre mandat et le déni qui caractérise votre politique actuelle, il ne s'est écoulé que trois ans. Que nous réservez-vous pour demain ? L'abandon du Grenelle ou de ce qu'il en reste ?" questionnent-elles.

Une mauvaise taxe carbone qui pouvait être améliorée

La taxe carbone telle qu'elle était présentée "était injuste et inefficace" selon le PS, qui considère son abandon comme une bonne nouvelle pour les ménages, "en revanche le gouvernement vient aussi de renoncer à toute réorientation de la fiscalité en faveur de l'environnement" explique Laurence Rossignol, secrétaire nationale du PS à l'environnement.

"La taxe Sarkozy carbone ne remplissait pas les critères nécessaires pour être juste socialement, efficace économiquement et performante énergétiquement" déclare la porte-parole des Verts Djamila Sonzogni. 'Le projet, enterré ce jour par Nicolas Sarkozy, ne sera pas regretté par les écologistes. Mais cet abandon en rase campagne est navrant car il condamne durablement toute tentative d’utiliser la fiscalité écologique" déplore-t-elle.

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