Des chercheurs du CNRS ont publié une étude dans la revue "American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine" qui fait le lien entre pollution urbaine, accidents cardiovasculaires et risque de mortalité cardiaque.
Le monoxyde de carbone est un gaz nocif pour la santé. Il tue chaque année près de 300 personnes en France et provoque l'hospitalisation de 6 000 autres.
Les émissions de monoxydes de carbone proviennent de systèmes de chauffage défectueux au fioul, au bois ou au gaz mais également d'une combustion incomplète dans les moteurs de voitures. Le monoxyde de carbone est un gaz présent dans l'air pollué des villes.
Une équipe de chercheurs du CNRS a démontré l'effet direct de la présence de monoxyde de carbone dans la pollution urbaine sur le fonctionnement du coeur de rats en bonne santé.
"Les études épidémiologiques relient la pollution atmosphérique au monoxyde de carbone de type urbain à des accidents cardiovasculaires et à un risque accru de mortalité cardiaque, notamment chez des patients fragilisés par une pathologie sous-jacente" expliquent les chercheurs.
Le coeur fragilisé par la pollution urbaine
Les scientifiques ont observé une modification de la morphologie et de la fonction du coeur chez les rats qui ont respiré l'air pollué : les rongeurs présentent des insuffisances cardiaques, un état de stress, un trouble du rythme et de la contractilité des cellules cardiaques... Leur ventricule gauche est devenu plus gros avec des signes de stress.
Les chercheurs ont constaté un état "hyperadrénergique", associé au stress et facteur aggravant des maladies cardio-vasculaires. Il peut jouer un rôle dans le développement de l'hypertrophie cardiaque, de tachycardies et de morts subites.
L'exposition à la pollution de l'air urbaine diminuerait donc les capacités cardiaques et favoriserait les risques de maladies cardio-vasculaires. La pollution de l'air tue 3 millions de personnes par an selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et est devenu un problème de santé publique majeur.
Limiter la pollution de l'air est possible. Les constructeurs automobiles et les fabricants de chauffages au bois, au fioul et au gaz doivent s'engager à réduire encore les seuils d'émissions polluantes. Les collectivités doivent investir dans les énergies renouvelables pour les chauffages urbains et dans les véhicules propres pour les déplacements des agents. Les citoyens ont également un rôle primordial à jouer : ils doivent limiter l'utilisation de leur voiture, réduire leur vitesse, adopter une conduite souple et s'équiper avec des énergies renouvelables pour leur chauffage dès que cela s'avère possible.