210 m3 de goudrons laissés par Arcelor Mittal, une centaine de tonnes de résidus solides de benzols abandonnés par Total. Les industriels laissent leur sites industriels à l'abandon lorsqu'ils cessent leur activité, sans emporter leurs déchets et leurs matière toxiques.
France Nature Environnement (FNE) et l'Association agréée pour la défense de l'environnement et la lutte contre la pollution en Moselle-Est (Adelp) ont porté plainte contre Arcelor Mittal et Total Petrochemicals.
Dans la Cokerie installée à Moyeuvre Grande en Moselle, le géant sidérurgique Arcelor Mittal a cessé son activité il y 10 ans. 210 m³ de goudrons encore présents sur le site, enfouis sous le sol et une partie dans une cuve, n'ont toujours pas été évacués. "La présence de ces déchets et les activités passées ont par ailleurs conduit à une pollution des sols et de la nappe alluviale de l’Orne" explique FNE.
Sur le site pétrochimique de Carling Saint-Avold, la société Total Petrochemicals France n’a pas évacué non plus une centaine de tonnes de résidus solides de benzols présents dans un ancien bac de stockage plus de 5 ans après la cessation de son activité.
Pas assez de gendarmes de l'environnement
Les anciens sites industriels sont très loin d'être sécurisés d'un point de vue sanitaire et environnemental. Lorsqu'ils quittent un site, les industriels déclarent eux-mêmes l'état des lieux du site et ne sont soumis à aucun contrôle d'une autorité externe indépendante.
"Il est nécessaire de procéder à une vérification des déclarations de sécurisation des anciens sites d’exploitation effectuées par les industriels sur le terrain. On ne peut pas se limiter à les enregistrer. Il faut procéder à un inventaire précis des déchets actuellement à l’abandon sur ces terrains" déclare l'administrateur de FNE Raymond Lost.
Le manque de contrôle vient également du manque d'inspecteurs des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). Une des solutions proposées par FNE serait de créer un fonds particulier financé par les industriels mais géré par la puissance publique et dont le but serait de financer des contre analyses et des tierces expertises.