Le président américain Barack Obama va recevoir aujourd'hui le chef d'Etat haïtien René Préval pour revoir toute l'organisation de l'aide à Haïti et envisager la création des emplois, la consolidation des bâtiments et la reconstruction du pays.
Le séisme qui a dévasté Haïti a fait 230 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de personnes sans-abri. Des milliers de bâtiments sont effondrés et la reconstruction coûtera 14 milliards de dollars selon la Banque Interaméricaine de Développement.
La situation économique, sanitaire et environnementale à Haïti est chaotique. Tout est à rebâtir.
Le président René Préval s'est fixé plusieurs lignes de conduite pour la reconstruction. Il va demander dans un premier temps l'arrêt de l'aide alimentaire, indispensable après le séisme pour permettre aux sinistrés de survivre, mais qui empêche désormais le pays de relancer sa production nationale, concurrencée par la distribution de nourriture gratuite.
L'emploi est une des priorités du président haïtien : le taux de chômage était déjà particulièrement élevé avant la catastrophe. Des programmes ont déjà été mis en place comme le "cash for work" (argent contre travail) initié par les Nations Unies, rémunérant les haïtiens qui travaillent au déblaiement des ruines. Le programme rencontre quelques problèmes d'organisation : des ouvriers ont manifesté dans la ville de Carrefour ces deux dernières semaines pour réclamer leur salaire, qui ne leur avait pas été versé.
René Préval veut notamment solliciter Barack Obama afin de construire des abris pour les sinistrés, qui doivent survivre à la saison des cyclones. Il souhaite aussi réouvrir les écoles et entamer la consolidation des bâtiments et la reconstruction aux normes antisismiques. Il veut également redonner une nouvelle place à l'environnement sur l'île, qui a été en grande partie déforestée : replanter des arbres contribue à prévenir les inondations causées par les ouragans et les tempêtes tropicales.
La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton et René Préval vont également travailler à l'organisation d'élections. "Il faut chercher une voie, et les spécialistes le feront, pour que lorsque je quitterai le pouvoir, il y ait un parlement et un président élus" a déclaré le chef d'Etat haïtien, dont le mandat s'achève en février 2011.