La ministre de la santé Roselyne Bachelot a annoncé une hausse des forfaits pour les établissements hospitaliers afin d'améliorer l'accès aux interruptions volontaires de grossesse (IVG). Mais les moyens structurels manquent toujours.
Les femmes qui veulent interrompre une grossesse non désirée doivent faire face à un véritable parcours du combattant administratif et médical, en plus des difficultés psychologiques et émotionnelles liées à un avortement.
Selon Michel Teboul, responsable du centre IVG de l'hôpital Broussais à Paris récemment fermé, "l'IVG n'est pas un acte financièrement rentable". Les cliniques privées s'en désengagent, les délais pour l'obtention d'un rendez-vous sont souvent trop long pour un acte médical qui ne peut pas attendre. Le nombre d'établissements pratiquant l'IVG a diminué de 729 à 624 ces 10 dernières années.
Afin de "motiver" les médecins, les cliniques et les hôpitaux, la ministre de la santé Roselyne Bachelot a annoncé une hausse de 50 % des forfaits versés aux établissements hospitaliers pratiquant l'IVG. . "C'est un effort considérable qui vise à garantir un accès égal à l'interruption volontaire de grossesse dans les établissements et chez les professionnels de santé" a déclaré la ministre, l'IVG le plus fréquemment pratiqué passant de 323 à 625 euros.
Les moyens structurels restent très insuffisants
Roselyne Bachelot a annoncé qu'elle souhaitait améliorer les connaissances sur les caractéristiques et déterminants du recours à l’IVG, ainsi que l’information et l’éducation sexuelle. L'accès à la contraception pour les mineures devrait être facilité, notamment par la consultation gratuite auprès d'un médecin généraliste dans les zones où il n'y a pas de planning familial.
Ces mesures "vont dans le bon sens" mais ne sont pas suffisantes pour l'opposition. Le parti socialiste réclame l'ouverture "d'un centre IVG dans chaque hôpital disposant d’un centre de gynécologie" et le "remboursement de tous les moyens de contraception". L'éducation à la sexualité doit également être renforcée selon le PS, exigeant que" trois séances annuelles soient consacrées à l'éducation à la sexualité".
Selon un sondage Ifop, 85 % des françaises sont favorable à l'avortement, 83% pensent que l'avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes et 60% souhaiteraient plus d'actions mises en oeuvre pour éviter de recourir à cette solution.