La Commission européenne s'est prononcée favorable au classement du thon rouge dans l'annexe I de la Convention internationale sur les espèces sauvages (CITES), ce qui en interdirait le commerce international.
La survie du thon rouge est menacée par des années de surpêche et de pêche illégale.
La mise en service d'énormes thoniers-senneurs par les pays membres de l'Union Européenne, dont les capacités de pêche sont bien supérieures aux stocks effectifs de poissons, ont encouragé la pêche illégale et rend inutile la fixation de quotas de pêche européens. La capture des poissons juvéniles, engraissés dans des bassins d'élevage, a également participé à la menace qui pèse sur l'espèce.
"La surpêche a provoqué un déclin grave des stocks, on est à 15% des niveaux souhaités" a déclaré le commissaire européen à l'Environnement Janez Potocnik.
La France a déclaré début février qu'elle stopperait la pêche et la commercialisation du thon rouge dans un délai de 18 mois, afin de sauvegarder l'espèce et de permettre aux stocks de poissons de se renouveler.
Le Japon hostile à une interdiction
L'Espagne et l'Italie ont suivi le mouvement français et la Commission européenne propose de mettre en oeuvre un moratoire sur le thon rouge aux 27 pays de l'Union. Si l'interdiction de pêche est adoptée par les pays membres, elle devra ensuite être confirmée par la CITES : une réunion se tiendra à partir du 13 mars au Qatar, et la majorité des 2/3 sera nécessaire pour l'adoption de la mesure.
Le Japon, qui consomme environ 80 % de la pêche mondiale de thon rouge, pourrait être un obstacle à la mise en oeuvre du moratoire. Les japonais mangent beaucoup de thon rouge, même si une baisse de la consommation a été constatée en 2008. Le pays du soleil levant s'oppose au classement du thon rouge à l'annexe I de la CITES. Les débats s'annoncent houleux.