L'armée française, qui a effectué des essais nucléaires dans le Sahara de 1960 à 1966, aurait utilisé des militaires pour tester les conséquences des radiations sur les hommes.
Un rapport classé secret défense de l'armée française attesterait que certains des essais nucléaires effectués dans le Sahara de 1960 à 1966 avait pour objectif d'étudier "les effets psychologiques et physiologiques produits sur l'homme par l'arme atomique".
Le quotidien Le Parisien s'est procuré ce rapport qui révèle que des soldats ont servi de cobayes aux expérimentations atomiques, dans l'objectif d'obtenir "la bombe". Le ministre de la Défense Hervé Morin déclare ne pas avoir connaissance du rapport.
Des maladies radio-induites mortelles
Des vétérans des essais nucléaires sont aujourd'hui atteints de maladies graves et irréversibles. Ils se battent en justice depuis des années pour obtenir la reconnaissance de leur préjudice et pour un fonds d'indemnisation des personnes malades. Ils ont obtenu gain de cause seulement l'année dernière, près de 50 ans après les faits.
10 millions d'euros ont été débloqués pour indemniser les victimes d'essais nucléaires au Sahara et en Polynésie. "Environ 150 000 travailleurs civils et militaires sont théoriquement concernés, sans compter les populations qui vivaient au Sahara et en Polynésie à l'époque des essais. Une commission indépendante, constituée de médecins et présidée par un magistrat, examinera les dossiers au cas par cas" avait déclaré Hervé Morin.
Une indemnisation bien tardive
Certains ne pourront jamais en profiter, à l'image de Jean-Louis Valatx, Président d'Honneur de l'association des vétérans des essais nucléaires (AVEN), décédé le 22 janvier 2009 des suites de maladies radio-induites.
"Il avait beaucoup contribué à faire connaître la vérité des conséquences sanitaires des essais nucléaires pour les personnes présentes sur un site nucléaire. Il a mené une enquête de santé sur 1800 vétérans qui révèle que les victimes exposées sont atteintes de cancers et de maladies non cancéreuses notamment cardiovasculaires supérieures à la moyenne française" déclarait l'association.
