L'association WWF lance une campagne contre l'industrie de l'or illégal en Guyane notamment, dont l'impact social et environnemental est catastrophique. Il n'existe aucune traçabilité de l'or vendu dans les bijouteries en France.
La production de l'or peut être un fléau sanitaire et environnemental lorsqu'elle n'est pas encadrée. La flambée du cours de l'or a engendré le développement de l'orpaillage illégal, c'est-à-dire l'exploitation de mines d'or avec des techniques interdites comme l'utilisation du mercure.
Cette ruée vers l'or pose des problèmes environnementaux majeurs : les orpailleurs détruisent les forêts et détournent les cours d'eau pour tenter d'y trouver le métal précieux, engendrant la destruction de la biodiversité locale.
Les rivières sont hautement polluées par les boues et le mercure utilisé par les orpailleurs pour récupérer les paillettes d'or. Le mercure est un métal hautement toxique. "Il s’accumule dans la chair des poissons et contamine toute la chaîne alimentaire jusqu'à l'Homme. Les populations amérindiennes souffrent d’empoisonnement" explique le WWF, ajoutant que des études réalisées sur les cheveux des enfants ont fait apparaître des taux de mercure 2 fois supérieurs à la norme fixée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les villages d'orpailleurs clandestins accumulent d'autres fléaux comme le trafic d'armes, la drogue ou la prostitution. Et leurs espoirs de richesses s'éteignent bien vite, l'activité illégale n'étant pas rentable.
Aucune traçabilité dans l'or en France
Il n'existe pas de traçabilité de l'or vendu chez les bijoutiers à l'heure actuelle en France. Pour sensibiliser les consommateurs au fléau de l'or illégal et inciter les pouvoirs publics à se mobiliser, le WWF vient de lancer une campagne.
L'association exige des pouvoirs publics une mobilisation pour lutter contre l'orpaillage illégal en Guyane et assurer une totale traçabilité de l'or vendu en France. Elle demande au gouvernement de favoriser les politiques de co-développement, pour permettre à ceux qui se lancent dans l'orpaillage illégal dans l'espoir de sortir de la misère d'avoir "des alternatives socio-économiques dignes et durables".
Le WWF invite les consommateurs à poser 3 questions aux bijoutiers pour qu'ils deviennent à l'avenir plus regardant et exigeant vis-à-vis de leurs fournisseurs : Savez-vous d’où vient l’or que vous proposez ? Savez-vous comment il été produit ? Qu’est-ce qui me garantit qu’il a respecté, de la mine à la vitrine, des standards exigeants en matière environnementale et sociale ?
Pour plus d'informations, consultez le site du WWF sur l'or illégal.