Le gouvernement français s'est prononcé sur l'arrêt de la commercialisation internationale du thon rouge, dans un délai de 18 mois. Une décision qui permettrait de sauvegarder l'espèce menacée mais qui met les pêcheurs très en colère.
La France a longtemps tergiversé sur la décision à adopter pour le thon rouge, espèce victime de la surpêche, estimée très menacée par les scientifiques. Le gouvernement a finalement tranché en faveur de sa sauvegarde.
Il s'est prononcé favorable à l'interdiction de la commercialisation mondiale du thon rouge : cette position sera affirmée lors de la prochaine réunion de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (CITES), qui aura lieu au mois de mars prochain.
Depuis des années, l'Union européenne fixe des quotas de pêche du thon rouge qui ne sont absolument pas respectés. La pêche intensive est légion, et l'organisme international chargé de faire appliquer ces quotas, le Cicta, est impuissant devant les milliers de tonnes de thon rouge pêchés illégalement.
Les pêcheurs mécontents
Devant l'inefficacité des quotas, l'interdiction du commerce semble être la seule alternative pour sauvegarder l'espèce. Son application dans 18 mois, délai destiné à assurer notamment la reconversion des pêcheurs, ne les satisfait pas pour autant. Ils sont très remontés par la décision du gouvernement, qui demande tout de même le maintien d'une pêche artisanale et l'assurance de l'Union Européenne pour la conversion des thoniers.
"Pour la France, contrairement à ce qui est souvent affirmé, il ne s’agit pas d’arrêter toute forme de pêche, mais de réduire considérablement la pression durant quelques temps, et surtout de mettre un terme au trafic quasi-mafieux de thons immatures en direction des cages d’engraissement, situées notamment en Lybie ou à Malte. En aucun cas, le commerce du thon pêché et vendu au sein de l’Union européenne n’est menacé" explique France Nature Environnement.