Les haïtiens vivent dans le chaos. Ils manquent toujours d'eau, de nourriture, de soins, de matériel... alors que l'aide humanitaire arrive très difficilement à Port-au-Prince. L'Etat d'urgence a été décrété à Haïti.
Cela fait 5 jours que la terre a tremblé et a dévasté l'île d'Haïti. Déjà 70 000 morts ont été enterrés et le bilan ne cesse de s'alourdir.
Les chances de retrouver des personnes en vie sous les décombres s'amenuisent d'heures en heures. Certaines équipes de sauveteurs sont déjà reparties d'Haïti, abandonnant tout espoir de retrouver d'autres survivants.
L'urgence est désormais de lutter contre une catastrophe sanitaire. Des dizaines de milliers de personnes n'ont pas accès à l'aide humanitaire qui arrive au compte-goutte à Port-au-Prince. Les haïtiens manquent de tout : eau, nourriture, soins médicaux, vêtements, matelas... Les scènes de pillage et de violence se multiplient : les haïtiens affamés et assoiffées se ruent sur les magasins ou les maisons détruites pour tenter se nourrir.
L'aide humanitaire trop lente à arriver
La gestion de l'aide humanitaire, qui arrive à l'aéroport de la capitale encadré par les américains, est sévèrement critiquée. A l'image de l'expédition de Médecins sans Frontières (MSF) transportant un hôpital de campagne, qui n'a pas pu atterrir à Port-au-Prince malgré ses autorisations des Nations Unies et du département de la défense des Etats-Unis.
L'avion a été finalement détourné sur Sanama. Les équipes de MSF ont dû décharger le matériel pour l'acheminer en camion : ils espéraient rendre opérationnel l'hôpital chirurgical et ses deux blocs opératoires dès ce week-end. Mais il faudra au moins 48 heures de plus pour que le matériel soit opérationnel, alors que les médecins de MSF sur place déploraient les milliers de blessés très graves, en attente de soin. Pour les plus faibles, les plus jeunes et les plus âgés, cette situation est désespérée.
Une situation tout aussi catastrophique dans les provinces, notamment celles proches de l'épicentre du séisme. La ville de Léogâne située à 20 kilomètres de la capitale est détruite à 90 % : elle n'est plus qu'un champ de ruine. L'aide humanitaire, déjà très insuffisante à Port-au-Prince, y parvient encore plus difficilement.